La légitimité du préfet de police de Paris remise en cause par des élus. Écologistes, communistes et élus de la capitale ont écrit une lettre au président de la République Emmanuel Macron ce lundi 7 décembre 2020. Pas moins de 72 élus de Paris ont co-signé le courrier, dans lequel ils exigent la démission du préfet de police Didier Lallement.
Mais alors, pourquoi demander le départ du controversé préfet de police directement à Emmanuel Macron ? Comme dans la lettre, il convient de rappeler les faits. Pendant les évacuations successives de camps de migrants, d'abord mardi 17 novembre à Saint-Denis, puis le 23 novembre place de la République, "les forces de police (ont) fait un usage disproportionné de la force pour mettre fin à une opération de visibilisation des exilé.e.s organisée par des associations de terrain" expliquent-ils dans le communiqué.
Derrière, les élus écologistes et communistes "(ont) découvert comme toute la France les images choquantes de l'agression violente et raciste de Michel Zecler par des policiers dans le 17e arrondissement de Paris". Enfin, ils ont "constaté qu'un certain nombre de casseurs n'ont pas été maîtrisés par les forces de l'ordre" pendant les manifestations qui se sont déroulées le 28 novembre et le 5 décembre 2020 place de la République et dans le 20e arrondissement de la capitale.
C'est précisément pour ces raisons que les 72 élus "s'interrogent sur la stratégie du maintien de l'ordre décidée par la préfecture de Paris". À la différence de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de son premier adjoint Emmanuel Grégoire, pour qui la responsabilité du gouvernement est en jeu, les élus estiment que "ces faits (...) ne peuvent être le fruit du hasard". D'après eux, "la responsabilité de ces violences policières n'est pas uniquement le fait de quelques individus isolés, mais découle d'une doctrine de maintien de l'ordre dont est responsable le préfet de Paris, M. Didier Lallement, en tant qu'autorité hiérarchique de ces fonctionnaires" soulignent-ils.
Sur Twitter, des opposants réclament également le départ du préfet, par le mot-dièse #LallementDemission. En ce sens, "au vu de la gravité de la situation", les élus exigent "le départ de M. Lallement du poste de préfet de police de Paris". Des personnalités importantes de la vie politique parisienne, comme l'adjoint chargé des Transports David Belliard, mais aussi les groupes Générations et Nous Démocratie, ont partagé la lettre sur les réseaux. "Là où nous attendons de l'ordre et de l'apaisement, nous avons du désordre et des tensions", résume l'élu écologiste. Pour l'heure, aucune décision concernant le préfet de police Lallement n'a été communiquée par l'exécutif.