Après la violence du choc, l'attente. Ce mardi 12 janvier 2021, associations de victimes, sapeurs-pompiers, forces de l'ordre et élus de la capitale se sont rassemblés devant l'immeuble situé 6 rue de Trévise, dans le 9e arrondissement de Paris. Le 12 janvier 2019, une explosion liée à une fuite de gaz provoquait la mort de 4 personnes -dont deux pompiers- et 66 blessés.
Seulement, deux ans après les faits, les victimes et sinistrés du drame sont toujours dans l'attente d'indemnisations. "Cette année, l'heure est toujours au recueillement, mais aussi davantage au bilan", soutient à l'AFP Dominique Paris, présidente de l'association de victimes "Trévise Ensemble". En septembre 2020, le syndic de copropriété de l'immeuble ravagé et la mairie de Paris étaient mis en examen pour "homicides et blessures involontaires". Pourtant, le "soufflet" semble "retombé" depuis, d'après la présidente d'association.
Dans le même temps, d'autres victimes de la catastrophe profitent de l'hommage rendu aux victimes pour souligner les difficultés rencontrées depuis 2019. "On a l'impression d'un long tunnel dont on ne voit pas le bout", raconte la sinistrée Vanessa Mallet à l'agence de presse. Aujourd'hui, comme Jonas Haddad, avocat de Trévise Ensemble et de l'association Victimes Rescapés Explosion Trévise (VRET) le confirme, "vient maintenant le combat judiciaire". En ce sens, la maire de Paris Anne Hidalgo adressait un courrier au Premier ministre Jean Castex, afin de lui demander de légiférer sur la création d'un fonds national d'indemnisation.
La décision de la mairie de Paris contestée par les victimes
Sauf que cette demande ne facilite en rien la situation à court terme. Pire encore : l'initiative de la Ville de Paris aurait pour conséquence directe d'envoyer "dans les limbes la possibilité d'une indemnisation rapide", affirme l'avocat à l'AFP. Un "double discours" de la mairie de Paris pointé du doigt par Jonas Haddad, qui estime que la mise en place d'un "accord-cadre", d'un groupement d'intérêt économique, voir la création d'une association "ad hoc" pourrait bien mieux raccourcir l'attente interminable des victimes.
Pour l'heure, les sinistrés et leurs proches doivent encore attendre la fin de l'enquête pénale avant d'enfin percevoir les indemnisations financières prévues. Questionnée par l'AFP, l'avocate de la Ville de Paris, Maitre Sabrina Goldman, considère que la demande formulée par son client est "la manière la plus adaptée pour répondre à la demande légitime des victimes d'être indemnisées demain". "On a l'impression de demander la charité", confesse Linda Zaourar, présidente de la VRET.