À l'heure de la crise sanitaire, le télétravail "doit rester la règle" dans tous les secteurs d'activité où il peut être déployé, comme l'a rappelé la ministre du Travail Élisabeth Borne. Seulement, combien coûte le télétravail aux salariés ? Chauffage, internet, équipement, électricité... Autant de factures qui restent, dans la grande majorité des cas, à la charge du salarié, au moins partiellement.
Justement, une étude publiée par ConvictionsRH ce mardi 9 février 2021 dans Le Parisien donne des indices sur les calculs à faire en fonction du profil de salarié concerné. Ainsi, les frais supplémentaires mensuels engendrés peuvent se classer en trois grandes catégories selon le cabinet de conseil : les frais courants comme l'électricité, le chauffage, l'eau des w.c. et le café ; le mobilier et l'informatique, ou l'équipement dont a besoin le salarié (casque, 2e écran, imprimante par exemple). Forcément, le cabinet rappelle que parmi toutes ces dépenses, le chauffage reste la somme la plus importante à sortir de son porte-monnaie.
Seuls oubliés de l'étude : les abonnements internet et mobiles (forfaits souvent illimités, donc pas de surcoûts). Pour le salarié, le gros plus de ne pas se déplacer au bureau tous les matins reste de limiter les frais de transport, comme l'essence ou le passe Navigo. Tout en gardant les frais de repas comme les Tickets restaurant sous le coude, bien entendu. On comprend ainsi que la facture globale du télétravail varie énormément en fonction du profil concerné : le type de chauffage, d'équipement à fournir, le remboursement des frais de transports et de repas.
Derrière, l'étude table sur une facture de surcoûts qui varie de 13 à 174 euros par mois. Concernant les économies réalisées par le télétravailleur, ConvictionsRH affirme que chaque salarié peut économiser jusqu'à 160 euros par mois. Seulement, reste à savoir comment on peut se faire rembourser cette somme, et avec quels arguments on peut aller voir sa hiérarchie…
Comment se faire rembourser par son entreprise ?
Comme l'a indiqué sur le plateau de Sud Radio ce même jour, "passer en télétravail ne doit pas être un coût pour le salarié". Elle espère qu'une "discussion aura lieu dans chaque entreprise" à ce sujet. Tout en rappelant que "il appartient à l'employeur de couvrir les frais engendrés par le télétravail". C'est d'ailleurs précisément ce que prévoit l'ANI (accord national interprofessionnel) signé par les représentants du patronat et des syndicats en novembre 2020 : l'entreprise prendra "en charge les dépenses qui sont engagées par le salarié pour les besoins de son activité professionnelle et dans l'intérêt de l'employeur".
Aussi, les accords par branche d'activité ou par accord d'entreprise sont également possibles. Alors dans ce cas, comment obtenir gain de cause ? Une avocate spécialisée dans le droit du travail au cabinet STAS & Associés, interrogée par BFMTV, explique que pour "les frais courants comme l'électricité et le chauffage, il faut documenter la dépense et déterminer ce qui relève du professionnel et du personnel, ce qui est très compliqué". Elle poursuit sur le fait que "l'employeur ne peut pas refuser ces remboursements, mais il faut apporter la preuve du lien direct avec l'activité professionnelle". Pour l'heure, ce sont bien les entreprises qui gagnent au change.