À l'heure de la crise sanitaire, comment se porte le moral des sportifs ? Alors que les Jeux olympiques de Paris 2024 sont prévus en France dans trois ans, Stéphane Clech, préparateur à la performance à l'INSEP (Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance) alerte sur France Info ce mardi 16 février 2021 à propos des risques de dépression chez les sportifs. "Je ressens grandir un mal-être chez de nombreux athlètes", affirme-t-il.
Des risques particulièrement accrus pendant la période actuelle. Depuis le début de l'année 2020, l'épidémie du Covid-19 emporte tout sur son passage, entraînant une crise sanitaire et économique mondiale, mais surtout décalant les grands rendez-vous et les compétitions internationales de prestige pour tous les sportifs, sans exception. JO de Tokyo 2020 décalés à l'été 2021, championnats du monde repoussés dans presque toutes les disciplines : les conséquences sont désastreuses sur le monde du sport.
En ce sens, Cécilia Berder, membre de l'équipe de France féminine d'escrime, témoigne à France Info. "Derrière les corps musclés, la rage de vaincre, la quête de progrès et la quête de victoire, les cas de dépression chez les sportifs existent", explique la sportive. Elle souligne l'impact de la période sur le moral des sportifs."Évidemment, la période n'aide pas à vaincre cet état dépressif. On avait habitué notre tête à voyager, à avoir des objectifs tous les week-ends. Aujourd'hui, certains vont davantage à l'entraînement par habitude que pour un objectif bien précis" avertit la sportive.
Pire encore, le confinement aura marqué un coup d'arrêt sur le long terme pour ces sportifs, dont toutes les conséquences ne sont pas encore connues à ce jour. "On a goûté, pendant le premier confinement et avec l'arrêt total des entraînements à un corps sans douleur, à des réveils sans avoir de mal à lever sa carcasse", témoigne l'escrimeuse.
D'ailleurs, le préparateur de l'INSEP connaît bien ce mal qui ronge les sportifs, et propose des solutions concrètes pour l'éviter, ou du moins l'atténuer. "C'est même assez simple de s'en sortir. C'est un travail de construction, de consolidation, on ne parle pas de mettre un pansement sur une fracture" souligne le préparateur. Aussi, il garde une note d'espoir : "Il est encore temps d'agir pour vivre pleinement et sereinement cette olympiade vers les Jeux de Paris 2024".