"Vacciner, vacciner, vacciner". Tel est message martelé par le président Macron au soir de l'annonce d'un nouveau tour de vis à l'échelle nationale. Aussi, dans le but d'accélérer le rythme des vaccinations en France, un centre de dépistage géant va ouvrir ses portes dès ce mardi 6 avril 2021 au Stade de France, comme l'a confirmé l'AFP. Avec un objectif clair : vacciner dans les travées de l'enceinte sportive jusqu'à 10 000 personnes par semaine, pour ensuite augmenter le rythme en fonction des doses disponibles.
Seulement, tous les types de vaccins ne sont pas considérés de la même manière par les habitants de Seine-Saint-Denis. En effet, comme le révèlent nos confrères du Parisien, les créneaux encore disponibles sur Doctolib pour réserver une injection de vaccin au centre de vaccination contre la Covid-19 au Stade de France concernent exclusivement le vaccin Moderna. Tous les rendez-vous prévus pour l'administration du vaccin Pfizer-BioNTech ont été pris d'assaut sur la plateforme web.
Pourtant, sur le papier, les deux vaccins américains sont relativement comparables, avec un taux d'efficacité similaire autour de 94%. A priori, les habitants de Seine-Saint-Denis confondent le vaccin Moderna avec celui de l'entreprise AstraZeneca. Ce dernier ne gagne clairement pas la confiance des Français, après avoir subit une suspension d'autorisation en raison d'un taux négligeable d'effets indésirables graves constatés, notamment au Royaume-Uni.
Covid : le vaccin de Moderna boudé par les Français ?
À l'heure où la campagne de vaccination contre la Covid, en France, prend de l'ampleur et augmente la cadence, de plus en plus de Français semblent bouder le vaccin Moderna, pourtant efficace et statistiquement plus sûr que les autres produits des concurrents. Pour quelle raison ? On fait le point ! [Lire la suite]
"Alors que de nouvelles mesures de restrictions ont été prises pour faire face à l'épidémie, nous sommes persuadés que seule une campagne de vaccination massive et rapide permettra de sortir durablement de cette crise, qui touche particulièrement les habitantes et habitants de la Seine-Saint-Denis", déclarait vendredi 19 mars le président du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, dans un communiqué.
Et de préciser : "Dans ce contexte, nos collectivités travaillent avec l'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France, la préfecture de Seine-Saint-Denis et la brigade des sapeurs-pompiers de Paris à l'ouverture tout début avril d'un grand centre de vaccination au Stade de France à Saint-Denis."
D'après les deux élus, ce "vaccinodrome" permettra de "vacciner chaque semaine des milliers d'habitantes et habitants de la Seine-Saint-Denis, mais aussi de l'Île-de-France". Phare de l'accélération de la campagne de vaccination -et d'un changement de stratégie décidé par le gouvernement-, les autorités sanitaires prévoient de vacciner jusqu'à 10 000 personnes par semaine. "Nous avons l'assurance de l'agence régionale de santé que ce nombre de doses sera respecté pour tout le mois d'avril", rassure Loïc Duroselle, directeur de la programmation du Stade de France interrogé par nos confrères du Point.
Vacciner d'abord les habitants du département
Aussi, ce dernier apporte de nouvelles précisions sur la logistique titanesque qui se prépare au mythique stade de Saint-Denis. "On espère pouvoir monter en charge dès qu'on aura plus de doses disponibles", estime le directeur du programme, rappelant au passage que pour les premiers pas du vaccinodrome, le sept jour sur sept "matin, midi et soir" promis par Macron ne sera pas pour tout de suite. D'abord, l'objectif affiché par les responsables de la vaccination en Seine-Saint-Denis est surtout de vacciner les habitants du département, souvent doublés par les populations plus aisées des territoires adjacents.
Par ailleurs, le responsable de la vaccination au Stade de France indique que l'enceinte sportive continuera d'accueillir les matchs prévus en son sein, même pendant la campagne de vaccination, qui se déroule bien dans les couloirs de l'infrastructure et non pas sur la pelouse. "Les deux activités sont totalement compatibles, l'espace est assez grand pour tout le monde", soutient Loïc Duroselle. Une infrastructure géante mise à disposition gratuitement. Pour la bonne cause.
Au vu de la situation sanitaire critique en Seine-Saint-Denis, avec un taux d'incidence de 546 nouveaux cas pour 100.000 habitants sur sept jours, la préfecture précise, par ailleurs, que ce département a "bénéficié d'une dotation en vaccins supérieure aux autres départements franciliens au regard de la population cible, soit 14,1% des allocations de doses alors que la population cible (+75 ans) représente 10% de la population cible francilienne."