#SaccageParis, le hashtag est lancé par PanamePropre, un parisien « depuis vingt ans » qui affirme dans un entretien à nos confrères du Parisien avoir « vu la ville se dégrader depuis l’arrivée d’Anne Hidalgo à la tête de l’Hôtel de Ville ». Plus de 24 000 tweets ont été publiés par des anonymes ce week-end, pour dénoncer « l’état de délabrement généralisé », les « déjections d’oiseaux datant d’au moins trois semaines » mettant en avant des photos de poubelles qui débordent ou de rues sales.
Objectif ? « Continuer à mettre la pression sur la Ville ».
Ce parisien a souhaité s’exprimer pour que « Paris redevient une des grandes et belles capitales du monde, où il fait bon vivre, où l’on se déplace à vélo, mais où on ne fait la guerre aux voitures, où l’on se sent en sécurité », dit-il au Parisien.
Les élus de droite se sont emparés de l’engouement pour y aller de leurs brimades et réclamations. Rachida Dati, candidate perdante à la municipale, mais maire du 7e arrondissement, demande la tenue immédiate d’un Conseil de Paris exceptionnel consacré aux problèmes de propreté et de salubrité.
La Mairie de Paris est montée au créneau sur Twitter. Sur le compte officiel de la Ville, on peut lire un plaidoyer : « La Ville de Paris subit une campagne de dénigrement via #saccageparis », arguant que « comme toutes les villes de France, Paris est confrontée à des incivilités et à des problèmes de régulation de l’espace public ». Pour l’équipe de communication, « certaines photos postées sont anciennes ou prises avant le passage des équipes de la propreté ». Elle avoue que les équipes, de 2500 agents de propreté, « sont actuellement réduit[e]s de 10 % en raison de la propagation du coronavirus (cas contact ou agents porteurs), ce qui peut entraîner des retards de traitement. »
En octobre dernier, la Mairie de Paris avait communiqué sa feuille de route pour rendre Paris plus propre. Et promettait des agents responsables des quartiers : un agent par quartier, soit 121 au total et un peu plus de 160 agents chargés de répondre aux signalements faits sur l’application « Dans ma rue » pour agir plus rapidement, et développer le trilib', les bornes de tri en libre-service, dans l’espace public.
Le budget des dépenses dédiées à la collecte et la valorisation des déchets et à la propreté urbaine est de 265,6 M€ pour 2021 d’après le rapport, dont 56,2 M€ pour la collecte privée des ordures ménagères et des multimatériaux, 14,8 M€ pour la collecte des corbeilles de rue, 10,3 M€ pour la collecte du verre, 4,7 M€ pour la mise à disposition de bacs de collecte, 15,5 M€ pour le nettoiement mécanique des chaussées et 6,8 M€ pour l’enlèvement des graffitis — un budget en hausse de 2,8 M€ à cause des affichages illégaux. 2500 agents sont ainsi employés pour faire tourner la machine et nettoyer les 85 km² de la capitale.
De leur côté, plusieurs éboueurs montent au créneau et demandent le respect des équipes. Ludovic, actif sur Tiktok, Snapchat et Twitter, présente des vidéos de seringues jetées au sol, de mégots en train de se consumer dans une poubelle. Pour lui, « il serait bien que les mentalités changent aussi non ? La poubelle est vide, le passage des éboueurs doit y être fréquent ou bien les gens jettent tous à côté ».