Voilà les tensions apaisées ce lundi 23 novembre 2020. Après plusieurs mois de combat pour dénoncer le projet de transformation de la Gare du Nord, la Mairie de Paris est tombée d'accord avec la SNCF Gares & Connexions et Ceetrus, la foncière du groupe Auchan, à qui le chantier avait été confié.
Le préfet avait pourtant donné son feu vert en juillet 2020, mais la Mairie de Paris avait déposé un recours jeudi 3 septembre. Principale inquiétude, la portée du projet, une nouvelle aile avec 60.000m2 supplémentaires alloués aux « activités connexes de service » - bureaux, espaces de coworking, loisirs et restaurants - et 8.300 mètres carrés de commerce ouverts sur la ville. Pour résumer : le projet faisait basculer la Gare du Nord de gare à centre commercial.
Dans le projet validé, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a obtenu une réduction de la surface de commerces et de services de 15 %, soit 7 500 mètres carrés de moins. L'édile a aussi obtenu que l'immeuble voisin serve à la police régionale des transports et/ou au futur centre de commande unifié des RER B et RER D, alors que la SNCF Gares & Connexion souhaitait y installer des bureaux.
La nouvelle aile de la Gare du Nord, accolée à l'est du bâtiment historique sera moins haute, d'un étage et demi, et son agencement à la façade sera plus discret, elle sera «plus légère et élégante». Et pour accompagner les Parisiens au quotidien, et ancrer la gare dans le quartier, une passerelle reliant la Gare du Nord au viaduc Saint-Ange devrait voir le jour. À cela vont s'ajouter 3 000 places de parking vélos au sous-sol, ainsi que des voies souterraines pour les taxis, VTC et deux roues motorisés. Le parvis sera donc « dédié aux mobilités douces. »
Côtés voyageurs, quels changements vont apparaitre avec ces travaux ? Hormis plus de commerces, les départs des grandes lignes se feront de la nouvelle aile, et les arrivées du bâtiment historique.
À la question de l'utilisation réduite des transports suite à la crise du coronavirus, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris a souhaité réaffirmer ses propos : "On ne construit pas une gare pour les 3 mois qui viennent, mais pour les 100 prochaines années". Et a signalé que le télétravail allait permettre aux Français une plus grande mobilité.
Si les travaux vont pouvoir reprendre, la nouvelle gare ne sera pas livrée pour les JO de 2024.