Anne Hidalgo avance ses pions. À un an des élections présidentielles de 2022, la maire de Paris revient ce dimanche 2 mai 2021 dans un entretien accordé au Journal du dimanche sur son plan de bataille avant le grand rendez-vous démocratique du pays. Primaire de la gauche, débat citoyen, candidature à l'automne, mais surtout premières mesures et pistes de programme : Anne Hidalgo témoigne à visage découvert.
Et ses traits ont tout d'une ambition présidentielle. Petit à petit, l'oiseau Hidalgo fait son nid parmi la liste des prétendants au trône de l'Élysée. Les sondages d'opinion la donnent perdante dès le premier tour, aux alentours de 10% (voire 6-7% selon certains instituts) ? Qu'importe, la maire socialiste distribue implacablement les cartes de son propre jeu politique. Premiers plis de victoire : le lancement de la plateforme "Idées en commun", censée être une boîte à outils à la sauce participative pour "porter des idées et des projets dans la perspective de 2022".
Après avoir annoncé qu'elle "prendrait sa part" aux élections présidentielles de 2022, cette fois, Anne Hidalgo précise bien faire cavalier seul. "Je trace ma route", confie-t-elle au JDD. Reste à savoir comment écarter la concurrence à gauche en toute légitimité. Une primaire de la gauche allant des verts de Yannick Jadot (EELV) aux insoumis de Jean-Luc Mélenchon ? "Je ne suis pas favorable à une primaire", soutient l'édile. "Une primaire à l'américaine s'adresse à tout le corps électoral. En France, ce n'est pas la même logique : elle mobilise surtout les militants ou les sympathisants", explique-t-elle.
Forcément, il va sans dire qu'une primaire serait un véritable contresens sur le chemin des présidentielles pour celle qui souhaite plus que quiconque s'adresser à tous les concitoyens, en particulier les non-Parisiens. Et qui rêve encore, sans doute, d'un consensus autour de sa candidature, lui ouvrant ainsi la voie royale vers un nouveau palais parisien. "Aujourd'hui, personne n'a la clé pour savoir comment cela va s'orchestrer", rappelle la maire. Pour l'instant, "il faut se donner le temps de la respiration, être à l'écoute de nos concitoyens" martèle Hidalgo.
Pas question de se précipiter, l'heure est encore à la réflexion. Mais dans le texte, on pourrait lire un début de candidature. "Avoir été élue et réélue maire de Paris, être une femme, avoir la crédibilité liée à l'exercice des responsabilités : tout cela fait de moi une personnalité qui peut porter un message politique", avoue-t-elle. Avant de conclure sur ce qui devrait être sa ligne directrice. "Je m'implique pleinement, je me mets en situation de convaincre qu'il y a un chemin, une opportunité pour créer une autre offre politique, de gauche, écologiste, féministe, et profondément républicaine". En 2022, voter Hidalgo revient à voter pour la gauche, l'écologie, le féminisme et la République. Limpide.
Si la maire de Paris botte en touche quant à l'annonce d'une éventuelle candidature, qui se fera "à l'automne", elle ne se prive pas de donner des bribes d'indices sur les mesures "nationales" à proposer. Non plus seulement aux Parisiens, mais désormais à tous les Français. "Il faut développer très massivement le parcours en alternance et, surtout, le contrat d'apprentissage, pour les jeunes après le bac", avance l'édile. "Mon ambition est de généraliser à tous les jeunes Français ces formations post-bac", conclut-elle.
Sans manquer de souligner que le rôle de chef de l'État a tout pour lui sied à merveille. "J'ai l'expérience de la gestion publique, de l'exercice du pouvoir, mais aussi une image internationale". Une ambition intime qui collerait parfaitement aux besoins politiques des Français ? À en croire les sondages d'opinion, Anne Hidalgo a encore un bout de chemin à faire avant de convaincre définitivement.
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