Le vote par anticipation possible pour la présidentielle 2022 ? C'est le sens de l'amendement qu'a déposé le gouvernement mardi 16 février 2021 au Sénat, ajouté à la dernière minute à un texte sur "l'organisation technique du scrutin présidentiel", comme l'expliquent nos confrères de BFMTV, et qui doit être débattu prochainement.
Un amendement qui prévoit un vote par anticipation, à travers la mise en place de machine électronique à voter dans certains bureaux de vote à une "date fixée par décret, durant la semaine précédant le scrutin", selon le texte déposé. Ainsi donc, toujours selon cet amendement, les électeurs pourront "demander à voter dans une autre commune de leur choix parmi une liste de communes arrêtées par le ministre de l'Intérieur".
Un texte qui divise déjà les chambres, puisque les sénateurs Les Républicains ont annoncé y être opposés en tout point, à travers la voix de Bruno Retailleau, président des sénateurs du parti de droite, qui a indiqué à l'AFP qu'il n'était "pas question que le Sénat puisse prêter la main à ce genre de manœuvre politicienne". Il faut dire que celui-ci n'a été ajouté qu'après que le projet de loi sur l'organisation technique des élections ait été voté en janvier à l'Assemblée. Ce texte doit être soumis au Sénat ce jeudi 18 février.
Et de préciser : "Nous y sommes fortement opposés. D'abord c'est un amendement, ce qui permet au gouvernement de passer sous le radar du Conseil d'État, et en dehors d'une discussion parlementaire approfondie". Bruno Retailleau poursuit : "Ensuite, pour l'élection présidentielle qui est la clé de voûte de nos institutions, on ne peut pas faire les choses à la va-vite". Et de conclure : "Un vote par anticipation est totalement opposé à la tradition française (...) c'est un amendement stupéfiant qui montre la légèreté du gouvernement sur les principes démocratiques". Un vote dont l'issue est donc quasi connue.