« Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cet engagement qui croît de jour en jour ». Pour le député MoDem David Corceiro, les jeunes ont une « volonté d’engagement [qui] frémit ». Il précise sa pensée « soutien apporté aux associations, participation à la vie démocratique scolaire, manifestations pour le climat, contre les inégalités ou les discriminations. La jeunesse est informée et elle est prête. » Dans une tribune dévoilée dans le JDD ce dimanche 21 mars 2021, cet élu somme le gouvernement de reconnaitre la « soif de démocratie » des jeunes et d'ouvrir le droit de vote au municipales dès 16 ans.
Il déplore le manque de changement en matière de politique : « Sur ce sujet, notre société n’a pas évolué depuis l’abaissement de la majorité à 18 ans en 1974 », peut-on lire dans la tribune, l’auteur rappelant qu’il y a 47 ans déjà, le président Giscard d’Estaing « avait senti que les jeunes avaient leur mot à dire, et qu’ils désespéraient qu’on les entende ». Et d’interroger ce choix français, alors qu’en Écosse, « 75 % des jeunes de 16 et 17 ans ont voté en 2014 ». En Norvège et en Autriche, la participation des jeunes aux élections locales est allée jusqu’à 90 %.
Pour l’élu « Notre pays, celui des droits de l’homme, des Lumières et de la liberté de parole, ne peut se priver d’un débat sur l’ouverture du droit de vote à 16 ans », et de rappeler que, faute de voix aux élections, 47 % des jeunes déclarent partager des contenus militants sur les réseaux sociaux. David Corceiro tient à préciser que les jeunes « connaissent parfaitement leur environnement. Ils connaissent parfois leur ville mieux que les adultes. Ils la pratiquent par ses infrastructures, ses activités, ses transports, et savent mieux que quiconque parler de leurs attentes ».
En conclusion, le maire précise qu’à 16 ans, « les jeunes Français acquièrent déjà un bon nombre de droits civiques ». « Ils peuvent travailler, consentir à l’impôt, souscrire à la Sécurité sociale, conduire accompagnés d’un adulte, renoncer à leur nationalité, s’émanciper du foyer ou encore créer une association. » Voter serait donc légitime, et une occasion « d’affirmer à cette jeunesse que nous avons confiance en elle. »
On rappelle que les dernières élections municipales ont été boudées par les Français, atteignant son plus bas niveau de participation sous la Ve République. Selon les estimations fournies par l'institut Harris Interactive - Epoka pour LCI et TF1, le taux d'abstention a été de 59,5% des électeurs inscrits.