Un terrible accident ayant coûté la vie à une dizaine de personnes, dimanche 23 mai dernier. Un téléphérique a chuté à 100 mètres du sommet en Italie, à Stresa, station balnéaire du Piémont situé sur les rives du lac Majeure. Et le bilan est lourd : 14 morts, et un blessé encore dans un état critique. L'accident est survenu vers 12h30 selon un communiqué du ministère des Infrastructures.
Selon un précédent bilan, le porte-parole des secours indiquait que les deux blessés graves, deux enfants de neuf et cinq ans, avaient été "transportés par hélicoptère en urgence absolue à l’hôpital pédiatrique Regina Margherita de Turin". Le jeune garçon de neuf ans est quant à lui décédé à l'hôpital dans la soirée de dimanche. Le téléphérique, très prisé des touristes, relie en une vingtaine de minutes la ville de Stresa au mont Mottarone. Celui-ci offre une vue spectaculaire sur les Alpes et le lac Majeure, très appréciée des photographes et vacanciers.
Ce téléphérique avait pourtant été révisé à de nombreuses reprises, notamment entre 2014 et 2016, après plusieurs incidents mineurs, dont un arrêt des machines en juillet 2001, ayant nécessité l'intervention des secouristes, une quarantaine de touristes étant restés bloqués à l'intérieur.
Selon les premières observations des autorités, l'accident de ce dimanche 23 mai serait dû à une rupture d'un câble, sur la partie haute du trajet, faisant tomber la cabine. « Elle est tombée d’un point relativement élevé. Elle semble substantiellement détruite au sol presque complètement froissée, donc la chute était évidemment importante », a ainsi expliqué Walter Milan, le porte-parole des secours, à nos confrères de Rainews24.
Mercredi 26 mai, trois personnes ont été arrêtées et incarcérées par la police italienne. Le directeur de l’entreprise exploitant le téléphérique, le chef des opérations et un ingénieur ont été mis en examen pour homicide involontaire et négligence, rapportent les médias italiens, cités par Ouest France.
Les enquêteurs ont découvert que les « le système de freinage d’urgence était altéré ». Le parquet de Verbiana et la procureure Olimpia Bossi estiment que les hommes arrêtés ce mercredi 26 mai savaient les risques encourus par les passagers, mais n'ont pas voulu stopper l'appareil et faire les travaux de réparation nécessaire par souci d'économies.
Le lieutenant-colonel Alberto Cicognani, responsable de police locale, assure que les hommes incarcérés ont reconnu avoir volontairement désactivé le frein d'urgence, qui aurait pu sauver la vie des passagers au moment où le câble s'est rompu.
Olimpia Bossi révèle que des interventions techniques de réparation sur le téléphérique avaient été « demandées et effectuées », dont une le 3 mai dernier, mais « elles n’ont pas permis de résoudre le problème ». Les trois hommes impliqués ont pris la décision de bloquer le frein d’urgence « avec la conviction que jamais le câble ne se serait rompu, courant un risque qui a ensuite malheureusement abouti à l’issue fatale ».