Après des mois de télétravail obligatoire, les salariés ont petit à petit repris le chemin du bureau à compter du mois de juin dernier. Pour autant, cette nouvelle manière de travailler semble avoir conquis de nombreux travailleurs, à en croire une enquête publiée dans Le Parisien et réalisée par l’Ugict-CGT, avec des statisticiens de la Dares et de la DREES.
Dans les chiffres, parmi les 15 000 cadres, managers, professions intermédiaires et employées du tertiaire interrogés pour cette seconde enquête de l'Ugict-CGT, baptisée "Télétravail, un an après", près de 10 personnes interrogées sur 10 (98%) déclarent vouloir continuer le télétravail.
Parmi les raisons évoquées, la diminution du temps de trajet pour 8 interrogés sur 10, plus d'autonomie, une meilleure concentration, un meilleur équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle, ou encore une sensation d'être plus efficace en télétravail pour 70% des personnes interrogées.
Pour autant, la plupart des interrogés souhaitent une formule mixte, avec 2 ou 3 jours de travail au bureau, combiné avec 2 ou 3 jours de télétravail et espèrent également que le télétravail soit bien encadré à l'avenir. En effet, 2/3 des personnes sondées déclarent avoir reçu des sollicitations de la part de leur employeur pendant leurs vacances, 78% déclarent qu'aucun droit à la déconnexion n'a été mis en place, tandis que 55% déclarent que des plages horaires n'ont pas été définies en amont par l'employeur. De fait, 2/3 des interrogés estiment que leurs objectifs et devoirs ont augmenté avec le télétravail.
Concernant la santé mentale, 45 % déclarent, quant à eux, avoir été en alerte dépressive et 19 % présenter un symptôme dépressif à cause de l'isolement. "Cette enquête démontre que le télétravail pratiqué en mode dégradé constitue une bombe à retardement. Il doit être encadré et réfléchi collectivement, a contrario de ce que les ordonnances Macron de 2017 et l’accord de novembre 2020 permettent aux employeurs." déclare Sophie Binet, co secrétaire générale de Ugict-CGT.