Nous ne sommes plus au temps des guerres de religion. Et pourtant, religieux et laïcs continuent de guerroyer, même en plein Paris. C'est précisément la scène ce que rapporte Le Figaro ce lundi 31 mai 2021 : alors qu'un rassemblement de fidèles catholiques avait lieu samedi 29 mai afin de commémorer les religieux tués lors de la Commune de Paris, ces paroissiens ont été invectivés et "violemment agressés" vers Ménilmontant, peut-on lire dans les colonnes du quotidien.
À l'origine de ce rassemblement à l'est de la capitale, le diocèse de Paris, notamment cinq paroisses de l'Est parisien. Le cortège devait s'avancer sur 4 km, depuis le square de la rue de la Roquette -à l'endroit où l'archevêque de Paris, Mgr Georges Darboy, a été exécuté le 24 mai 19871 par les fédérés- jusqu'à la paroisse Notre-Dame des Otages. Une manifestation pacifique, dont "l'objectif était purement religieux", soutient au Figaro Monseigneur Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris. "Il n'y avait aucune revendication politique dans notre démarche", s'explique l'intéressé.
Pourtant, les familles, retraités et jeunes scouts qui s'étaient réunis ont été pris à partie, d'abord gentiment, puis avec bien plus d'agressivité que nécessaire, à les écouter. "C'était d'abord des gens assis aux terrasses, des promeneurs, rien de trop méchant", décrit l'un des organisateurs au quotidien. Puis, les insultes se multiplient, à mesure que le cortège progresse dans les 11e et 20e arrondissements. "Tout le monde déteste les Versaillais ! À mort les fachos !", répètent les passants, qui seraient pour la plupart des "antifas" et manifestants de gauche selon le même organisateur.
À ce moment, une vingtaine de personnes cagoulées passent à l'action et arrachent les bannières, distribuent des coups de poing et tentent de dissoudre le cortège. Un des participants a été hospitalisé pour une blessure à la tête. Ensuite, la police est intervenue, quelques minutes après que les manifestants se soient dispersés. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est empressé de rappeler que "la liberté de culte doit pouvoir s'exercer en toute sérénité dans notre pays", en précisant au passage son soutien pour "les catholiques de France".