C’est une annonce qui risque de faire bondir les associations écologistes. Quelques-uns des plus grands milliardaires de la planète ont décidé de financer un projet d'exploration et de forage dans le centre-ouest du Groenland. Objectif ? Extraire des matières premières et des ressources naturelles rares nécessaires à la confection des batteries de véhicules électriques, un marché en pleine expansion. C’est ce que rapportent The Hill et Reuters qui indiquent que les sociétés d’exploration minière KoBold Metals et Bluejay Mining venaient de trouver un accord pour mener une opération conjointe.
Concrètement, KoBold Metals est une société privée dont les principaux investisseurs sont Breakthrough Energy Ventures, un fonds climatique et technologique soutenu par le co-fondateur de Microsoft, Bill Gates, mais aussi Michael Bloomberg, le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, ou encore Ray Dalio, fondateur de Bridgewater Associates.
Suite à cet accord trouvé, KoBold aidera donc Bluejay Mining à mener des opérations de recherche de nickel, de cuivre, de cobalt et de platine, ainsi que des forages dans le centre-ouest du Groenland, sur une zone d’une superficie de 2.776 km².
Selon The Hill, la société américaine KoBold, qui utilise l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pour localiser de nouveaux gisements de minerais, versera 15 millions de dollars jusqu’en 2024 pour financer ce projet intitulé "Disko-Nuussuaq". Cette aide financière se fera en échange d’une participation de 51% dans le projet.
« Nous sommes ravis d'investir dans le secteur minier émergent du Groenland et de nous associer à Bluejay à la lumière de leurs solides antécédents au Groenland et du potentiel exceptionnel du projet Disko », a déclaré Kurt House, le PDG de KoBold.
Depuis, beaucoup dénoncent le projet, alors même que Bill Gates publiait en février 2021 un ouvrage intitulé « Climat : comment éviter un désastre ».
Un paradoxe donc, alors que cette île arctique de 56 000 habitants est déjà très fortement impactée par le réchauffement climatique et la fonte du permafrost. Face à l’urgence climatique au Groenland, la formation gauche-verte Inuit Ataqatigiit est d’ailleurs arrivée en tête des suffrages lors des dernières législatives en avril dernier. Depuis, le territoire autonome, encore sous la tutelle du Danemark, a annoncé à la mi-juillet "suspendre la stratégie pétrolière actuelle et mettre fin à l’exploration future du pétrole au Groenland". Par ailleurs, un projet de loi interdisant l'extraction de l'uranium serait également sur la table.