Et s'il n'y avait jamais eu de réduction de la vitesse à 30km/h dans Paris ? C'est le rêve fou partagé par des milliers de Parisiens.nes, alors que la mesure décidée par Anne Hidalgo et son équipe municipale est en vigueur depuis le 30 août 2021 dans pratiquement toutes les rues de la capitale. Ce jeudi 9 septembre 2021, quatre associations et une trentaine de riverains ont officiellement déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris.
Aussi, leur objectif est simple : faire appel à la justice pour annuler la mesure des 30km/h. Parmi les plaignants, on retrouve des collectifs comme "L'union parisienne", engagés dans la défense du patrimoine de la capitale, des commerçants parisiens avec le "Comité Marais Paris", un regroupement d'automobilistes "Rouler Libre", ou encore un syndicat de chauffeurs, "l'internationale syndicale des VTC". Leur avocat, Maître Patric Tabet, souligne au Figaro "l'arbitraire et l'incohérence" de cette mesure décidée début juillet 2021.
Face aux arguments avancés par l'équipe municipale pour justifier cette décision, les associations répondent coup pour coup. Quand la mairie de Paris affirme que réduire la vitesse à 30km/h dans Paris doit permettre de "diminuer les accidents de la circulation, pacifier les relations entre les différents utilisateurs du domaines public, réduire le bruit et diminuer la pollution", les riverains et collectifs répondent par l'intermédiaire de leur avocat que "ce n'est pas en réduisant la vitesse des véhicules que l'on diminue les accidents". Dans le même sens, ils martèlent que "les excès de vitesse sont la cinquième cause d'accidents de la circulation à Paris, (...) il figurent derrière la conduite sous l'effet de stupéfiant, l'alcoolémie au volant, les refus de priorité et les dépassements dangereux".
D'après les collectifs mobilisés, cette mesure fait que "les relations avec les autres usagers de la voie publique vont s'en trouver dégradées et non pacifiées", comme l'explique Maître Patrick Tabet au Figaro. Même réponse pour la réduction du bruit qui serait obtenue grâce à la nouvelle limite de vitesse. "Les causes principales du bruit sur la chaussée ce n'est pas la vitesse mais le bruit du moteur des grosses cylindrées, des camions ou des sirènes de police, d'ambulances ou de pompiers", plaide l'avocat.
Surtout, "la conduite par à-coups provoquée par une vitesse réduite et des moteurs fonctionnant en sous régime va créer une pollution atmosphérique supplémentaire", conclut-il. Ce dernier déplore "un choix politique pour diminuer un peu plus la place de la voiture dans la capitale". Le tribunal administratif de Paris doit se prononcer d'ici 3 à 6 mois.
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