Après les métiers de la restauration, les moniteurs d'auto-école, les ambulanciers, les métiers du bâtiment... C'est aux métiers de l'animation de tirer la sonnette d'alarme : les colonies de vacances et les centres de loisirs subissent une pénurie de personnel. Selon une enquête menée par Hexopée et le Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire, 82% des structures qui accueillent des enfants déclarent avoir des problèmes pour recruter, notamment dans l'animation (74%). Les 1 182 structures interrogées révèlent que 5 245 postes restent non pourvus à ce jour, soit 10% de leurs effectifs.
La secrétaire d'Etat à la jeunesse Sarah El Haïry confirme un manque de personnel global : « il y a de moins en moins de titulaires du Bafa. En 2011, ce brevet était attribué à 53 000 personnes. En 2019, ce chiffre est tombé à 43 000. Et la crise du Covid est venue compliquer les choses, en empêchant la tenue de nombreuses sessions de formation », indique-t-elle, selon des propos repris par France Info.
Pour encourager les jeunes à se diriger vers ces filières délaissées, le gouvernement a mis en place une aide de 200 euros, qui permettra de financer en partie la formation au Bafa ou au Bafd de 20 000 jeunes, à partir de 2022.
Les jeunes qui pourront bénéficier de ce coup de pouce financier devront remplir certaines conditions financières et préparer le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (Bafa) ou le brevet d'aptitude aux fonctions de directeur (BAFD), afin de travailler dans les centres de loisirs ou colonies de vacances en détresse.
Cette formation coûte habituellement entre 800 et 900 euros. Une partie de ces frais peuvent être pris en charge par les aides des collectivités ou la Caf. Le gouvernement, lui, va puiser l'argent de cette aide exceptionnelle dans le fonds de soutien aux colonies de vacances, a indiqué le secrétariat d'Etat à la Jeunesse.
Dans un entretien accordé au journal La Croix, Sarah El Haïry nous apprend également que l'Etat souhaite réunir les représentants des collectivités territoriales et les associations employeuses pour discuter ensemble des rémunérations trop faibles et des horaires de travail peu adaptées aux besoins des animateurs. L'Etat souhaite également faire baisser l'âge d'accès au Bafa de 17 à 16 ans.