La campagne de rappel vaccinale a débuté à la mi-septembre en France : les personnes les plus vulnérables face au virus sont encouragées à se faire faire une troisième injection de vaccin. Pour booster au maximum les défenses immunitaires de ces publics, les autorités sanitaires ont décidé que seuls les vaccins les plus efficaces, et ayant le moins d'effets secondaires seraient utilisés pour cette campagne. Ainsi, les doses de rappel sont actuellement effectuées avec les vaccins Pfizer ou Moderna.
Cette situation a été remise en question après la découverte d'effets secondaires indésirables. Vendredi 15 octobre 2021, la Haute Autorité de Santé a recommandé de ne plus utiliser Moderna pour les troisièmes doses. L'institution s'inquiète d'effets secondaires graves, notamment d'un risque de péricardites et de myocardites qui pourrait être plus important avec ce vaccin, surtout chez les jeunes.
Ce sont les pays scandinaves qui ont donné l'alerte à ce sujet la semaine précédente. La Suède, la Norvège et la Finlande ont suspendu l'utilisation de Moderna chez les moins de 30 ans. Une étude, ayant « établi que les hommes injectés avec le vaccin de Moderna et âgés de moins de 30 ans avaient un risque légèrement accru de développer une inflammation du myocarde », a affolé les autorités sanitaires de ces pays, souligne le Parisien.
La Haute Autorité de Santé ajoute qu'en raison de la circulation modérée du virus ces dernières semaines, il est possible de suspendre momentanément l'utilisation de l'un des vaccins utilisés en France sans faire courir de risque à la population, le temps que l'Agence européenne des médicaments donne son avis.
Moderna ne devrait pas être retiré totalement du marché français, et les personnes qui ont reçu leurs deux premières doses avec ce vaccin n'ont pas de risque particulier de développer des conditions graves. La HAS indique agir simplement « par principe de précaution ».
Jusqu'à présent, le vaccin Moderna est bien moins utilisé que Pfizer : seule une troisième dose sur six est effectuée avec Moderna. Cependant, cette situation pourrait mettre en difficulté la campagne vaccinale, puisque le ministère de l'Economie a indiqué mardi 12 octobre que la France recevrait dans les jours à venir 1,6 million de doses Moderna et 1,2 million de doses Pfizer.
Feu vert pour Moderna
L'avis de l'Agence européenne des médicaments ne se sera pas fait attendre longtemps. Ce mardi 26 octobre, l'institution a tranché. L'EMA approuve toujours l'utilisation du vaccin Moderna pour les campagnes de rappel vaccinal, chez les adultes de 18 ans et plus.
Selon les données actuelles connues, les schémas d'effets secondaires provoqués par la troisième dose sont très similaires à ceux observés après la deuxième dose de Moderna. L'Agence européenne des médicaments surveille donc de près ces réactions, mais ne juge pas nécessaire de stopper entièrement l'utilisation de ce vaccin.
« Le risque de troubles cardiaques inflammatoires et d’autres effets secondaires très rares après un rappel fait l’objet d’une surveillance attentive », assure l'agence. « La dose de rappel consiste en la moitié de la dose utilisée après les premières injections », ajoute-t-elle, selon le Monde et l'AFP.