Un protocole plus strict, le retour du distanciel, des tests salivaires préventifs hebdomadaires... Les syndicats enseignants des écoles primaires et maternelles crient leur peur du Covid et leur colère face à un ministre qui "a perdu toute légitimité, par ses propos et ses actes." Aussi le syndicat SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, avait-t'il lancé un appel à la grève nationale, prévue le 13 janvier 2022, rapidement rejoint par la plupart des autres syndicats enseignants, SE-Unsa, Snes-FSU, Snalc, CGT Educ'action, SUD Éducation, FO et le Sgen-CFDT.
"Comme prévu, la situation épidémique atteint des sommets de contaminations. Le ministre de l'Education, lui, continue de faire le choix de maintenir les écoles ouvertes 'quoi qu'il en coûte'. (...) Le ministre se vante de maintenir les écoles ouvertes pour habiller son choix politiques de faire de l'école une garderie, pour permettre aux parents d’aller travailler, au mépris de la santé des personnels, de celle des enfants, de leurs familles. C'est juste plus possible." se révoltait le SNUipp-FSU dans un communiqué publié ce 7 janvier.
Le syndicat appelle, de fait, les enseignants et le personnel d'éducation à faire grève "pour faire cesser le mépris et les mensonges et porter les conditions d'une école secure sous Omicron" et réclame "le retour à la règle protectrice '1 cas positif = fermeture de la classe', l'isolement des cas contacts intra-familiaux, une politique de tests préventifs hebdomadaires salivaires systématiques."
Ce mardi 11 janvier 2022, le Snuipp-FSU a d'ores et déjà prévu que 75% des enseignants du premier degré seraient grévistes et que la moitié des écoles seraient fermées, ce jeudi. "Cette mobilisation historique par son ampleur sur ces vingt dernières années n'est pas 'une grève contre le virus' mais illustre le ras-le-bol grandissant dans les écoles" écrit le syndicat, reprenant les termes de Jean-Michel Blanquer qui avait déclaré, le matin même : "On ne fait pas une grève contre un virus."
Et le syndicat de poursuivre : "Non seulement le protocole actuel ne protège pas les élèves, les personnels et leurs familles mais de plus il désorganise complètement l'école. Ainsi, contrairement aux affirmations gouvernementales répétées, ce n'est pas l'école qui est ouverte mais une forme de 'garderie'. Dans les conditions actuelles, les élèves ne peuvent pas apprendre correctement, leur nombre étant très fluctuant et l'enseignement hybride entre présentiel et distanciel impossible à mettre en œuvre."
Le syndicat souligne également "le non-remplacement des enseignants et enseignantes malades qui devient intenable", annonçant mettre "tout en œuvre pour que le gouvernement entende enfin la colère des personnels. Après le 13 janvier, si besoin, de nouvelles mobilisations unitaires face au mépris gouvernemental seront organisées, pour la sécurité sanitaire de l'école et le nécessaire recrutement de personnels. Cette colère des personnels n'est pas un épiphénomène conjoncturel mais prend racine à la fois dans l'incapacité doublée d'incompétence à gérer la crise sanitaire à l'école et aussi plus globalement dans la politique éducative conduite depuis cinq ans qui abîme l'école et méprise les personnels."