Le groupe écologiste Extinction Rébellion, déjà bien connu pour ses actions dans la capitale, a investi à l'occasion du week-end prolongé de Pâques, près de 300m des Grands Boulevards. Les militants se sont installés pour faire une grande agora et discuter de l'urgence climatique, mais aussi de l'inaction des gouvernements, peu avant le second tour des élections présidentielles.
En 2019, le groupe avait bloqué pendant plusieurs jours le quartier du Châtelet et occupé le centre commercial Italie 2. Cette fois, les militants ont prévu une barricade de bottes de foin et des sit-in aux extrémités des boulevards de Bonne-Nouvelle et Saint-Denis. Pour éviter l'évacuation, une partie des 1000 militants sur place s'était attachée à des récipients remplis de ciments, en position de méditation, face aux CRS. Devant eux, une banderole indiquait : "ce monde se meurt, construisons le prochain".
Mais la manifestation est restée plutôt calme et n'a pas vraiment bloqué la circulation. Une brocante avait toujours lieu sur un trottoir, le métro est resté ouvert, les voitures ont pu circuler, tout comme les passants. Le groupe compte rester sur place jusqu'à lundi soir, et appelle les citoyens à les rejoindre autour de conférences et de débats. Une porte-parole expliquait cette action en évoquant un processus électoral qui "ne répond plus aux besoins de la population en matière écologique".
Les militants estiment en effet que la convention citoyenne sur le climat réalisée pendant le quinquennat d'Emmanuel Macron avait "tourné à la mascarade". Ils demandent une "justice écologique et sociale", et dénoncent un débat écologique "invisibilisé", alors que le rapport du GIEC indique qu'il reste trois ans à l'humanité pour inverser la tendance du dérèglement climatique.