Deux canons de marque Krupp, qui datent des années 1870, ce n'est pas très discret à déplacer ! Et pourtant, ces pièces d'artillerie imposantes ont disparu du musée de l'Armée, depuis 2015. Normalement exposées dans une cour interdite au public, les objets d'une centaine de kilos manquaient à l'appel lors de l'inventaire mené à l'époque. Le vendredi 8 juillet 2022, le musée a finalement déposé plainte pour "vol de biens culturels".
Car les canons ne sont pas les seuls portés disparus, cinq tableaux anciens, une horloge et une monnaie de collection étaient remarqués par leur absence lors d'un nouvel inventaire en 2021, dans la résidence privée du Gouverneur militaire de Paris. Une récurrence qui fait penser à un voleur, mais le musée de l'Armée penche plutôt pour un changement d'emplacement, sans qu'il n'y ait de trace écrite pour les retrouver aisément.
Des inventaires, appelés des recollements, sont réalisés tous les dix ans dans les musées nationaux, afin de passer en revue les collections. Des campagnes annuelles sont également menées par précaution. Le musée de l'Armée indique que "ces pièces étaient en dépôt et ont été déclarées comme non vues". Le dépôt de plainte dans cette situation est donc une simple procédure obligatoire, par précaution, pour l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). Mais l'institution se veut rassurante et espère retrouver les canons parmi les 500 000 objets de ses collections, dont 25 000 en dépôt.