L'Union Européenne et l'Afrique du Sud connaissent des différents sur l'importation des agrumes, ces derniers mois. De nouvelles règles mises en vigueur par l'UE menaceraient la filière sud-africaine déjà bancale et pourraient entraîner des conséquences économiques et sociales considérables.
Parce que les pénuries de produits alimentaires sont tendances en France ces derniers temps, cela pourrait bientôt être le tour des agrumes : oranges, citrons, pamplemousses & cie. La conséquence : un conflit commercial entre l'Europe et l'Afrique du Sud.
Contexte :
En juillet dernier, l'Union Européenne a introduit de nouvelles exigences phytosanitaires concernant l'importation des agrumes sud-africains sur le territoire. Ces mesures ont été jugées excessives par l'Afrique du Sud qui, dans la foulée, a déposé plainte auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Rappelons aussi que l'Afrique du Sud est le deuxième exportateur mondial d'agrumes après l'Espagne.
Conséquences :
Les nouvelles règles sont entrées en vigueur alors que des centaines de conteneurs remplis d'environ 3,2 millions de cartons d'agrumes, d'une valeur de 35 millions d'euros, en provenance d'Afrique du Sud, étaient déjà en chemin vers l'Europe. À l'arrivée, leurs papiers n'étant plus à jour, les fruits ont été bloqués dans les ports européens et risquent la destruction.
« C’est un désastre complet et absolu », a annoNcé Justin Chadwick, PDG de la CGA, association sud-africaine des producteurs d'agrumes, avant d'ajouter « Des aliments de qualité exceptionnelle, qui ne posent aucun risque, végètent là … C’est vraiment une catastrophe ».
Cause :
Cette initiative restrictive de l'UE vise à lutter contre la propagation d'un parasite africain, attiré par les oranges et les pamplemousses. Pour cela, elle exige "le traitement par un froid extrême de toutes les oranges destinées aux tables européennes et un maintien à des températures inférieures ou égales à deux degrés Celsius pendant 25 jours.", d'après les informations du Parisien. Une requête non justifiée, d'après les producteurs sud-africains qui ont déjà recourt à des moyens plus ciblés pour prévenir l'infestation. Il jugent ces mesures "non fondées sur des données scientifiques" et "discriminatoires".
Conclusion :
Ce conflit commercial autour des règles d'importation aboutit à des conséquences économiques et sociales considérables. L'Europe se trouve être "le plus grand marché pour les agrumes sud-africains qui pèsent plus de 2 milliard d'euros et représentent plus de 37% des exportations" selon le CGA. Les nouvelles mesures instaurent également un climat anxiogène et menacent la survie d'une filière déjà fragilisée, sachant que le secteur emploie plus de 120 000 personnes en Afrique du Sud.
L'OMC gère actuellement les différents entre les deux opposants, qui ont 60 jours pour négocier une solution. À défaut, le plaignant peut demander l’arbitrage d’un panel.
Espérons qu'ils trouvent un terrain d'entente rapidement !