Paris 2024 : 100 euros et des billets pour les JO contre leur logement, pour les étudiants du CROUS

Par Graziella de Sortiraparis · Publié le 27 octobre 2023 à 11h49
En raison de la forte demande en logements lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Crous demande aux étudiants qui y résident de quitter les lieux sur la période estivale, l'an prochain, contre 100 euros et des billets pour la compétition.

Les étudiants résidant dans les Crous d'Île-de-France ont reçu un mail étonnant en mai 2023, leur demandant de quitter leur logement l'été prochain, lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. La capitale et sa région peinent à trouver suffisamment de lieux où loger tous les athlètes, partenaires et volontaires mobilisés pour l’événement, entre les hôtels et les hébergements de particuliers aux prix qui grimpent. De fait, certaines chambres étudiantes vont être réquisitionnées durant la période estivale en 2024 et comme compensation, ils n'auront que 100 euros et deux billets pour la compétition olympique !

Habituellement, une grande partie des étudiants quittent leur logement en juillet et en août, pendant les vacances. Il est possible d'y rester en payant les deux mois d'été et de retrouver immédiatement son hébergement pour la rentrée, mais la plupart les laissent vacants. Les Crous franciliens ont donc adressé un mail à tous les concernés, pour leur demander de céder leur studio ou appartement pour une durée de 2 mois, dès le 30 juin 2024.

Après un véritable tollé sur les réseaux sociaux, le Crous avait précisé que "moins de 7% des logements sont concernés par cette mobilisation". Cependant, les étudiants qui souhaitaient rester dans leur logement devront être déplacés le temps de l'événement, et un hébergement "temporaire pourra leur être proposé". L’Association Générale des Étudiant(e)s de Paris (AGEP) avait exprimé son désaccord face à "cette expulsion étudiante", comme de nombreux syndicats étudiants, et le tribunal administratif de Paris leur avait donné raison en août, en suspendant la décision du CROUS.

Mais retournement de situation, finalement, 2200 étudiants seront tout de même priés de quitter leur chambre, d'après un entretien au Parisien donné par la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau. Elle indique que l'idée est d'utiliser "3 200 logements pour les pompiers, soignants, forces de l’ordre et la sécurité civile", dont seuls 1000 seront effectivement vacants, sans étudiants. Si elle promet qu'aucun jeune ne finira à la rue, la compensation ne passe pas : "100 balles et un mars, version Paris 2024", déplore l'élu Julien Bayou.

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