Les personnes les plus fragiles seront-elles confinées plus longtemps en raison du coronavirus ? Un point sur lequel s'était déjà prononcé Emmanuel Macron lors de son allocution le 13 avril dernier, et un débat qui fait toujours rage au sein du monde politique et médical, avec d'un côté ceux qui pensent qu'il serait raisonnable que ces personnes restent chez elle à partir du 11 mai, et de l'autre ceux qui estiment qu'elles le doivent.
Cette fois-ci, c'est au tour du cabinet d'études Public Health Expertise, société française spécialisé dans la modélisation de risques sanitaires, de s'exprimer sur le sujet. Un cabinet de réputation qui se base sur les analyses et résultats de l'Institut Pasteur sur cette pandémie, mais également sur l'étude menée à l’université de Columbia, qui a étudié l’épidémie dans le monde entier. Une étude qui ne va sans doute pas plaire aux personnes âgées, déjà bien isolées, ainsi qu'aux personnes à risque. Et pour cause : le cabinet y explique que les personnes les plus fragiles devraient être confinées plus longtemps, jusqu'en février 2021 au moins, pour éviter une deuxième vague épidémique qui pourrait arriver cet automne.
Quelles sont ces personnes à risque ? Martin Blachier, l'auteur de cette étude, donne quelques précisions, comme le rapporte nos confrères de Franceinfos : "Les gens au-delà d'un certain âge et qui ont un certain nombre de risques, à savoir l'obésité, l'hypertension artérielle, une insuffisance respiratoire chronique, probablement certains insuffisants rénaux". Et d'ajouter : "il faudrait leur dire qu'à partir du 11 mai et pour quelques mois, il va falloir qu'ils limitent le nombre de contacts qu'ils ont, et qu'ils ne devraient pas retourner travailler à partir du 11 mai".
Un confinement prolongé qui pourrait drastiquement amoindrir le nombre de morts en France, à la condition que les règles de déconfinement (port du masque, gestes barrières, etc.) soient respectées : "Quand le virus va recirculer, les plus fragiles vont embouteiller les services de réanimation et on va devoir tous se reconfiner", précise-t-il. Selon leurs statistiques, un déconfinement "sauvage", c'est à dire sans masque, sans tests et sans gestes barrières conduirait à un bilan catastrophique, avec plus de 200 000 morts en France, comme le rapporte nos confrères de Franceinfos. Un bilan qui passerait à 85 000 morts avec les mesures que veut mettre en place le gouvernement, selon les estimations du cabinet, et qui tomberait à 30 000 morts si les personnes vulnérables restent confinées.