Protéger, tester, isoler : c'est une annonce forte du Premier Ministre, nécessaire au déconfinement. C'est en résumé le futur métier des brigades sanitaires qui sont en train d'être crées partout en France. Pour que le déconfinement se passe bien dès le 11 mai prochain et qu'on évite une seconde vague (autant dire les choses clairement), des brigades sanitaires vont surveiller de près les malades potentiels et leur entourage.
On a déjà entendu parler de ces « brigades anges gardien », qui ont dû appeler les vacanciers de la station de ski Contamines-Montjoie (Haute-Savoie) pour les mettre au courant du risque de covid-19. Cette fois-ci, le personnel nécessaire au moment du déconfinement devra être bien plus important.
Actuellement, les brigades seraient composées de 5.000 agents de l'Assurance Maladie, employées à retrouver les personnes croisées par les malades du COVID-19. Selon Jean-François Delfraissy, le Président du conseil scientifique, 30 000 personnes seraient nécessaires, parmi eux : "des médecins généralistes, des soignants, des membres du milieu associatif, les services sanitaires des mairies… Sans cela, cela ne marchera pas". Ce sera aux Préfets de région de faire appel ou non à des volontaires, des agents pris dans "des organisations territoriales de santé ou d’autres partenaires institutionnels, par délégation" selon l'Assurance Maladie.
Des sortes de détectives, donc, qui viendraient vous informer que votre voisin est malade et que vous risquez d'attraper le coronavirus. Interrogée par LCI, l'Assurance Maladie a expliqué le processus. Concrètement, dès qu'un malade COVID+ est détecté, les médecins généralistes devront établir la liste des personnes en contact avec ce patient "et évaluer avec lui si la nature du contact est telle que la "personne contact" est susceptible d’avoir contracté le virus".
Puis cette première liste rentrera dans le fichier de "contact tracing", visible des agents de la brigade sanitaire. Leur travail sera alors de contacter toutes les personnes qui ont été en contact avec le patient dans les 24 heures, de les tester (test PCR), de faire la liste des personnes qu'elles auraient pu contaminer à leur tour et de définir si un isolement pendant 14 jours est nécessaire, "qu’ils présentent ou non des symptômes de la maladie COVID-19" !
De leur côté, les Agences régionales de Santé (ARS) surveilleront l'évolution de l'épidémie dans chaque département, et veilleront à ce que les tests demandés soient bien réalisés.
Reste la question des données confidentielles. En effet, les brigades sanitaires devront être constituées de personnels non-soignants, ce qui va à l'encontre du principe de secret médical. Du côté du gouvernement, une loi de sécurité sanitaire est en préparation pour fixer les principes des fichiers de contact tracing. Elle sera débattue à l'Assemblée et au Sénat en même temps que le prolongement de l'état d'urgence sanitaire !