Le coronavirus plonge le monde dans un état critique. Tandis que les facteurs économiques, politiques et surtout sanitaires se voient de plus en plus détériorés par la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19, un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), publié mercredi 20 mai, apporte de nouveaux éclairages sur le "prix" social à payer pour les populations à travers le monde. Donnée essentielle depuis le début du millénaire, l'indice de développement humain connaîtrait d'après les experts de l'ONU un "déclin rapide et sans précédent", avec une baisse -1,8%. Depuis le début des années 1990, l'IDH n'avait jamais basculé dans le négatif.
Mais au fait, c'est quoi l'indice de développement humain (IDH) ? Pour les plus grands, souvenez-vous de vos cours de géographie au lycée : cet indicateur mesure et combine les données pertinentes concernant l'accès à l'éducation, à la santé, et le niveau de vie d'une population ou région donnée. Forcément, en période de coronavirus, alors même que la moitié de l'humanité s'est vue confinée, c'est un avertisseur particulièrement utile. D'après les conclusions du rapport de l'ONU, la courbe du développement pourrait s'inverser, et ce pour la première fois depuis 30 ans. Il prévoit une chute de 4% du revenu mondial par habitant sur l'exercice 2020.
Des inégalités toujours plus fortes entre pays riches et en voie de développement
Premièrement, concernant le niveau de vie, les experts s'accordent sur un constat alarmant : les pays seraient "plus riche que jamais mais confrontés à de profondes fractures en matière de développement humain". Le rapport souligne que si leurs projections s'avèrent exactes, le développement humain serait nettement plus en déclin et "se fera beaucoup plus durement sentir dans les pays en voie de développement qui auront plus de mal que les pays riches à faire face aux retombées sociales et économiques". L'une des solutions avancées par les observateurs de l'ONU serait de favoriser l'accès à internet, ce qui permettrait de réduire les inégalités à propos de l'éducation, ou de la santé par exemple.
De plus, les auteurs avertissent à propos de l'impact de la pandémie sur la santé des pays dits "pauvres", ou avec un faible produit intérieur brut (PIB). D'après leurs chiffres -mis à jour mi-mai 2020-, le nombre quotidien de personnes mortes des suites du coronavirus serait plus important dans les pays riches que celui des victimes du cancer, ou des maladies cardiaques. Encore plus dur à supporter, les pays "pauvres" ou en voie de développement devraient subir une augmentation exponentielle de la mortalité infantile.
60% des enfants ne vont plus à l'école
Autre conséquence de la pandémie, la dégradation de l'accès à l'éducation, en particulier dans les pays les plus pauvres. D'après leurs conclusions, l'urgence serait de permettre à tous les enfants d'aller à l'école, sachant qu'aujourd'hui 60% d'entre eux ne vont plus en classe, en raison du confinement ou par peur. Aussi, ils constatent que dans les pays pauvres, il y aurait 86% des jeunes qui seraient déscolarisés, tandis que ce pourcentage chuterait à 20% dans les pays riches. De manière générale, ils prédisent une situation encore plus compliquée dans les mois à venir.
Par ailleurs, on apprend à la lecture de l'étude que pendant la crise sanitaire, ce sont bien les femmes qui ont été particulièrement exposées. Autant dans les rangs des personnels soignants, composés "majoritairement" de femmes, que pour les travaux ménagers, la garde des enfants, voir même l'augmentation des violences conjugales, le PNUD souhaite ainsi sensibiliser les hommes et les femmes pour mieux les protéger.