Vous saviez qu'il existe des téléphones plus faciles à réparer que d'autres ? Le Fairphone est l'un d'entre eux, car il peut se démonter entièrement, et sa la batterie est accessible pour être changée facilement. A partir de 2021, les fabricants d'appareils électroniques vont devoir faire leur propre audit. Objectif affiché ? Eviter le gaspillage en augmentant les réparations d'objets comme les smartphones et les ordinateurs portables et atteindre 60 % réparation des produits électriques et électroniques d’ici 5 ans.
Cet indice de réparabilité sera présenté, à terme, avec un indice de durabilité dès 2024, pour limiter l'obsolescence programmée. Mais dans un premier temps, seuls les téléphones, ordinateurs, téléviseurs, lave-linge à chargement frontal et tondeuses à gazon (autonomes ou pas) devront fournir leur indice de réparabilité et l'afficher visiblement sur les produits en magasin ou sur leur site internet. Il n'est actuellement pas prévu de sanction avant le 1er janvier 2022.
Le décret paru le 29 décembre 2020 (à lire en ligne) explique comment sera calculé cet indice de réparabilité. Il prend en compte 5 données de manière égale :
- la durée de disponibilité de la documentation technique et relative aux conseils d'utilisation et d'entretien, auprès des producteurs, réparateurs, et des consommateurs ;
- le caractère démontable de l'équipement entendu comme le nombre d'étapes de démontage pour un accès unitaire aux pièces détachées, ainsi que les caractéristiques des outils nécessaires et des fixations entre pièces détachées ;
- les durées de disponibilité sur le marché des pièces détachées et aux délais de livraison, auprès des producteurs, des distributeurs en pièces détachées, des réparateurs et des consommateurs ;
- le rapport entre le prix de vente des pièces détachées par le constructeur ou l'importateur et le prix de vente des équipements par le constructeur ou l'importateur, calculée selon les modalités prévues par arrêté ;
- des critères spécifiques à la catégorie d'équipements concernée, définies par le gouvernement.
Petit écueil, ce sont les fabricants qui vont calculer les indices de réparabilité des différents objets qu'ils vendent, une autoévaluation qui pose problème. Mais pour Stéphane Hocquet, haut fonctionnaire au ministère de l’écologie, interrogé par nos confrères du Monde, "le processus aurait été ingérable, trop lourd et trop cher" s'il avait été géré par le gouvernement. Mais l'édile propose «des grilles "calculantes", fournies à qui le désire par l’Agence de la transition écologique [Ademe], en open data. » Ainsi, chacun pourra questionner l'indice de réparabilité donné par le fabricant et signaler la fraude à l’Ademe ou à la répression des fraudes (DGCCRF).