Si une saisonnalité du coronavirus est avérée, à quoi serait-elle due ? Une question à laquelle a répondu Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l'Université de Paris et ancien président des États généraux de la prévention, à nos confrères du Point. Et la réponse devrait en intéresser plus d'un : "la saisonnalité de l'épidémie, si elle a lieu, n'aura rien à voir avec le comportement des Français, mais avec ce qui se passe désormais dans l'hémisphère sud", précise le magazine. Et d'ajouter également "qu'aucune des vagues promises n'est survenue" quant à d'autres épidémies de ce genre, selon le professeur.
Jean-François Toussaint poursuit en indiquant qu'aujourd'hui, il n'existe aucun moyen de déterminer si cette vague déferlera ou non sur l'Europe : "il n'y en a, pour l'instant, pas le moindre signe", déclare-t-il au magazine Le Point. Concernant la saisonnalité du virus, le professeur donne quelques précisions : "L'épidémie se prolonge en Amérique du Sud : il est donc possible que le virus fasse des allers-retours entre les deux hémisphères". Et de continuer : "Il faudra être attentif à sa dépendance à l'environnement et adopter des réponses comparables à celles des pays asiatiques (Corée, Japon, Taïwan…), les seuls à avoir su maîtriser l'épidémie".
Une deuxième vague qui pourrait faire d'autres dégâts, au-delà du côté sanitaire : "c'est un effondrement international qui se prépare", explique ainsi le professeur dans cette longue interview. Et de conclure : "L'OMS n'ayant pas anticipé l'émergence de ces vulnérabilités, les Nations unies alertent déjà sur des effets qui seront bien supérieurs aux dégâts de l'épidémie. Famine, malnutrition, chômage, pauvreté, les conséquences d'un confinement global inadapté seront catastrophiques pour des centaines de millions de personnes et priveront aussi la médecine des moyens qu'elle requiert". Une situation qui devrait donc être bien plus complexe et à laquelle le monde entier va pourtant devoir faire face.