Retrouver l'odorat après voir été atteint du coronavirus n'est pas toujours chose aisée... La rééducation peut être longue, et il n'y a pas 36 solutions pour pouvoir sentir de nouveau ce qui nous entoure : il faut s'entrainer. Mais parfois, l'entraînement ne suffit pas, c'est pourquoi le CHU de Nancy-Brabois a annoncé lancer une nouvelle étude sur un nouveau protocole de rééducation olfactive.
Comment ça marche ? Selon le docteur Duc Trung Nguyen, praticien hospitalier au service ORL de l'hôpital, l'idée de ce protocole de rééducation est d'ajouter quatre parfums, la lavande, la fraise, les herbes coupées et l'épicéa, aux quatre odeurs de base (clou de girofle, eucalyptus, rose et citron). Des odeurs déjà utilisées par des médecins allemands et belges.
"Avec quatre nouveaux parfums, il s'agit d'accélérer la rééducation et de voir, aussi, si c'est plus efficace", indique ainsi le Dr Nguyen, expliquant que cette "rééducation olfactive est peu pratiquée en France". L'objectif de cette rééducation ? "Renouveler les cellules olfactives" qui ont été "brutalement" endommagées par l'infection, poursuit le Dr Nguyen.
Un symptôme qui concerne pourtant "deux tiers des personnes atteintes de Covid en Europe, mais seulement 4,8 % en Chine", souligne-t-il. Mais une question subsiste : "Peut-être que la question n'est pas posée en Chine. Peut-être que le virus n'est pas tout à fait le même. Peut-être que c'est génétique entre une personne de type caucasien et une personne asiatique", explique le chercheur.
Une étude qui comprendra 80 patients et qui devrait utiliser un nouveau kit élaboré par un laboratoire de Saint-Malo, comprenant des petits tubes dans lesquels les parfums, en forte concentration, sont enfermés. Ces odeurs seront "respirées" pendant 10 secondes deux fois par jour, avec 30 secondes d'intervalle entre chaque tube, pour réapprendre au cerveau les parfums et à faire la différence entre eux. À mi-parcours, un examen est également prévu pendant lequel les patients devront dire s'ils sentent quelque chose ou non. Un second exercice, toujours au sein de cette étude, consistera à identifier les odeurs senties pendant ce test. Au total, 16 catégories seront proposées, avec quatre odeurs chacune par tube.
Une étude qui se terminera par une auscultation des fosses nasales, pour déterminer si cette perte d'odorat est liée au coronavirus ou non, en y insérant une caméra "à la recherche d'un éventuel polype ou d'une rhinite allergique", comme l'indiquent nos confrères du Point. Un long processus, quoiqu'il arrive, pour retrouver pleinement ses capacités olfactives.