Covid pendant les fêtes de Noël : le gouvernement reste prudent mais se prépare au pire

Par · Publié le 16 novembre 2020 à 17h03
À l'approche des fêtes de fin d'année, l'exécutif se retrouve emmêlé dans un sac de nœuds : comment combattre la propagation du Covid-19 tout en permettant aux familles de se retrouver à Noël ? Si l'espoir de célébrer persiste et semble plus que jamais essentiel pour les Français après une année difficile, les déplacements entre régions et surtout les festivités du réveillon font redouter le pire aux membres du gouvernement.

Fêtes de Noël et Covid-19 ne font pas bon ménage... À l'heure d'un nouveau confinement, mis en place pour contrer la deuxième vague de l'épidémie de coronavirus, l'exécutif se confronte à un problème de taille en cette fin d'année 2020 : les fêtes de Noël. Si le scénario du gouvernement prévoit une éventuelle première levée des mesures à partir de 1er décembre et donc une permission de sortie accordée aux Français, les marqueurs de l'épidémie sont toujours dans le rouge. 

D'ailleurs, ce ne sont pas les réunions de famille et les festivités traditionnellement liées à la période qui arrangent les choses. Et l'exécutif le sait parfaitement. Dans les coulisses du pouvoir, certains membres du gouvernement le reconnaissent bien volontiers. "Un énorme casse-tête. Les fêtes de Noël, je ne sais pas  comment on fait... C'est clairement le moment compliqué", confesse l'un deux contacté par nos confrères du Monde.

En effet, difficile de concilier convivialité de Noël et respect des mesures de lutte contre la propagation du Covid-19. Aux yeux de l'exécutif et de la population, les fêtes de fin d'année sont autant un facteur de risque sur le plan social que sanitaire. Pour l'heure, les consignes sont claires : on ne change rien tant que l'épidémie n'est pas maîtrisée, et que l'on ne tombe pas à 5000 contaminations par jour, comme l'a indiqué le président de la République au soir de son allocution, mercredi 28 octobre 2020. Pourtant les médecins, et le Conseil scientifique en premier, indiquent qu'on ne pourrait atteindre ce stade qu'à partir de janvier 2021. 

Dans cette optique, "il ne serait pas raisonnable d'espérer pouvoir organiser de grandes fêtes à plusieurs dizaines de personnes, notamment pour le réveillon du 31 décembre", constate Jean Castex lors de son dernier point presse. Pour l'instant, comme il l'indique, "il est un peu tôt" pour se prononcer sur l'avenir de Noël par temps de Covid. Concrètement, c'est plutôt sur le format exceptionnel que devrait prendre Noël cette année que l'exécutif serait en train de se triturer les méninges. Comme le précise Sacha Houlié, député de la Vienne pour la majorité questionné par Le Monde, "on peut imaginer l'application de jauge comme la règle de six". Sauf qu'évidemment, aucun contrôle ne pourrait se faire au cas par cas. 

Des choix difficiles, qui doivent être tranchés par le gouvernement dans les prochains jours. Si le Premier ministre entretient la flamme en affirmant qu'il "ne veut pas d'un Noël en visio", son gouvernement se préparer au pire des scénarios : un confinement appliqué pendant les fêtes, avec comme conséquence directe une colère sociale qui gronde, toujours plus forte. Pour le député LRM Stanislas Guerini, poids lourd de la majorité et fidèle soldat du président, la situation se résume ainsi. "Jusqu'à Noël, il y a deux choses à faire : sur le plan psychologique, préparer les esprits à l'idée que notre vie va être durablement affectée par le respect des règles sanitaires. Et bien préparer la séquence suivante, avec une politique de tests massive et rapide pour reprendre le contrôle sur le virus".

En ce sens, à l'image de leurs gouvernants, les Français se préparent eux aussi au scénario catastrophe. Un sondage Opinionway publié début novembre donnait 53% des sondés se disant "prêts à renoncer aux fêtes de fin d'année pour éviter la contamination au Covid-19", quand les trois quarts d'entre eux prévoient de voir moins de monde cette année. 

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