La stratégie "tester, tracer, isoler" met du temps à montrer son efficacité. C'est en tout cas ce qu'indiquent les résultats d'une étude de l'Institut de la santé et de la recherche médicale (INSERM), publiée lundi 21 décembre 2020 dans la revue Nature.
Après le premier épisode de déconfinement, les chercheurs de l'INSERM constatent que 90% des cas symptomatiques n'auraient pas été détectés par les services sanitaires français. Contactée par France Info, Vittoria Colizza, directrice de recherche à l'INSERM, considère que "c'était le tout début (de la stratégie), il y avait des limites". Principale raison avancée par l'étude : seulement un tiers des cas symptomatiques de Covid-19 ont consulté un médecin. À l'heure du premier déconfinement, il était nécessaire d'être muni d'une ordonnance pour se faire tester. Et les tests antigéniques n'étaient pas encore arrivés dans l'Hexagone.
Une stratégie de tests incomplète
Autre constat révélé par les chercheurs de l'INSERM : aujourd'hui, ils estiment que les services sanitaires français sont "capables de trouver un cas asymptomatique sur deux". D'après la scientifique, "pendant le premier confinement, on n’avait pas encore assez de tests, pas de stratégie ni de logistique associée" explique-t-elle à France info.
Désormais, elle souhaite que l'État puisse "tirer les leçons" des couacs du premier déconfinement. Pour elle, "le nombre de tests en lui-même et le taux de positivité ne sont pas des indicateurs fiables de notre capacité de détection des cas" de Covid-19. La solution ? Améliorer rapidement la stratégie de tests à l'échelle nationale, afin de freiner la plus que probable troisième vague de l'épidémie.