Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a livré au cours d'une interview accordée au Monde, le plan d'action du gouvernement pour éviter une seconde vague épidémique en France. Selon lui, il faut "préparer le pays à toutes ces hypothèses."
Le premier point évoqué par le ministre, c'est une campagne de tests de dépistage "de très grande ampleur" lancée prochainement en Ile-de-France. Afin "d'identifier les éventuels clusters dormants", le ministre de la Santé détaille : "Près de 1,3 million de personnes vivant dans trente communes d'Ile de France vont recevoir des 'bons' de l'Assurance maladie leur proposant d'aller faire un test virologique dans n'importe quel laboratoire public ou privé, même s'ils n'ont pas de symptômes."
"Cette campagne de très grande ampleur qui s'adresse à tous les habitants va cibler des territoires à proximité de clusters identifiés où il y a du réservoir viral, avec des personnes asymptomatiques, qui peuvent transmettre le virus sans le savoir" précise-t'il.
Par ailleurs, le gouvernement s'est lancé dans des dépistages massifs. "Cette semaine encore, environ 250.000 tests ont été réalisés, environ 99% d'entre eux sont négatifs, ce qui montre qu'on cherche large. Nous organisons des dépistages systématiques, des 'barnums', dans les communes où le virus circule même de façon minime. Chacun peut s'y présenter et bénéficier de ce dépistage" détaille le ministre de la Santé. Et cette politique de dépistage s'applique également dans des lieux ciblés, propices à la propagation du Coronavirus, comme les abattoirs.
Autre point de la stratégie du gouvernement pour éviter une seconde vague, le renforcement des moyens hospitaliers : "Nous avons acquis de nombreux respirateurs, nous consolidons un stock national de médicaments de réanimation et, d'ici à la fin de l'été, nous aurons plus de médicaments en stock que ce que nous avons utilisé au cours de la première vague." précise Olivier Véran.
La capacité des lits en réanimation sera, quant à elle, renforcée : "Pour la suite, et afin de parer à toutes les éventualités dans le cas d'une deuxième vague à l'automne, nous avons décidé d'être en mesure d'armer a minima 12.000 lits de réanimation dans les hôpitaux et d'admettre 30.000 malades en réanimation."