Après avoir été autorisé par l'Agence européenne du médicament, le jeudi 11 mars, et par la Haute autorité de Santé le lendemain, le vendredi 12 mars, le laboratoire Johnson & Johnson annonçait que les premières livraisons arriveraient au sein de l'Union européenne dès le 19 avril 2021, pour être ensuite diffusées dans tout le continent. Quant à son administration, en France, celles-ci débutent pour les plus de 55 ans ce samedi 24 avril dans les pharmacies, après de nombreuses péripéties.
Ces péripéties, elles, sont assez récentes et nous rappellent certains déboires connus avec le vaccin AstraZeneca : mardi 13 avril, Johnson & Johnson indiquait retarder le déploiement du vaccin en raison de cas de thromboses suspects signalés aux États-Unis, à la Food & Drug Administration, qui a annoncé diligenter une enquête.
Une décision prise le temps de l'enquête, qui devrait durer quelques jours, la FDA et le CDC devant rendre leurs conclusions dès le lendemain, soit le mercredi 14 avril. Une fois déployé, le vaccin sera donc accessible à tous les Français de plus de 55 ans. Puisque le Johnson & Johnson ne s'injecte qu'en une seule dose, son utilisation devrait grandement accélérer le processus vers l'immunité collective en France.
En Europe, on scrutait avec attention cet avis... Et pour cause : au total, l'UE a pour le moment commandé 200 millions de doses du vaccin de Johnson & Johnson, et potentiellement 200 millions d'autres doses supplémentaires. La France a commandé huit millions de doses de ce vaccin, qui devait nous permettre de sortir de cette troisième vague dont on ne voit pas la fin. Un investissement de taille qui aurait pu tomber à l'eau si le laboratoire revenait sur sa décision quant au déploiement du vaccin, après l'avis de la FDA.
Les pays européens ayant misé gros sur ce vaccin, qui doit permettre d'accélérer toujours plus leur campagne de vaccination, ceux-ci sont donc soulagés de découvrir le jugement de l'Agence européenne du médicament, qui a rendu son rapport d'analyse ce mardi 20 avril.
L'Agence a conclu que la balance bénéfice/risque reste positive en faveur de l'utilisation du vaccin, malgré les effets secondaires constatés. Les laboratoires Johnson & Johnson doivent cependant ajouter le risque de caillots sanguins dans la fiche d'information du produit.
Dans son communiqué, l'instance de santé ajoute que « les professionnels de santé et les personnes qui recevront l'injection du vaccin doivent être alertés de la possibilité que de très rares cas de caillots sanguins, combinés avec un niveau bas de plaquettes sanguines, peuvent se déclarer dans les trois semaines après la vaccination. »
L'Agence européenne du médicament émet l'hypothèse que de tels effets secondaires puissent être liés à des traitements utilisant de l'héparine, un médicament anticoagulant généralement utilisé pour prévenir des thromboses veineuses profondes.
De son leur côté, les États-Unis ont finalement donné leur feu vert à la reprise de la vaccination avec le vaccin de Johnson & Johnson. Après une suspension le 13 avril, les injections peuvent donc reprendre ce samedi 24 avril.