Alors que la Covid s'annonce, selon de nombreux scientifiques, comme une maladie saisonnière, et donc susceptible de revenir sous forme de cycle, va-t-on devoir se faire vacciner chaque année, à l'image du virus de la grippe, dont la saisonnalité semble similaire ? Une question à laquelle répond Odile Launay, infectiologue et chercheuse à l'INSERM, chez nos confrères de LCI.
Et la réponse semble reste encore floue : "on n'est pas exactement dans le même cas de figure qu'avec la grippe, pour laquelle on revaccine en partie pour s'adapter aux nouvelles souches", explique-t-elle. Une ébauche de réponse qui pose surtout une autre question : "Les vaccins aujourd'hui autorisés, dont l'action se dirige vers la protéine spike, vont-ils demander que l'on se vaccine à nouveau pour adapter notre réponse immunitaire ?", s'interroge-t-elle. Une éventualité, étant donné que le vaccin a déjà muté et semble dans certains cas moins réceptif au vaccin. On pense surtout au variant sud-africain, pour lequel les vaccins semblent moins efficaces.
Autre question que l'on peut se poser : "combien de temps va durer l'immunité des vaccins" ? Selon l'infectiologue, celle-ci "semble supérieure à la grippe, avec une protection maintenue sur un plus long terme". Mais les variants pourraient changer la donne... "Dans les mois qui viennent, nous disposerons de plus d'éléments", explique Odile Launay. Et de poursuivre : "Avec le vaccin d'AstraZeneca, l'efficacité semble moindre sur le variant sud-africain [...] alors que ceux à ARN ou celui développé par le laboratoire Janssen ne perdent pas autant de leur efficacité".
Un rappel vaccinal est donc probable dans les années à venir, mais pas forcément chaque année : "on parle néanmoins de vaccins qui sont plus efficaces que ceux contre la grippe : on part de plus haut en matière de protection et aussi de concentrations d'anticorps dirigés contre le virus grâce au vaccin", ajoute l'infectiologue. Pour exemple, "les rappels pour le vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la polio" qui sont effectués "tous les 20 ans ou 10 ans", dont les cycles pourraient être similaires, voire un peu plus rapprochés. Et de préciser que "personne ne peut prédire l'impact exact des vaccins".