Face à la forte progression du Coronavirus dans certains territoires, le gouvernement a décidé d'instaurer de « nouvelles mesures de freinage massives » dans 16 départements de l’hexagone. Depuis le 20 mars dernier, les départements d’Île-de-France, mais aussi des Hauts-de-France, ainsi que les Alpes-Maritimes, l’Eure et la Seine-Maritime sont donc soumis à de nouvelles mesures restrictives, comme la fermeture de certains commerces non-essentiels ou encore l'interdiction des déplacements interrégionaux.
Alors que d’autres territoires pourraient prochainement rejoindre cette liste de départements concernés par ce reconfinement 7 jours sur 7, faut-il étendre ces restrictions à des départements moins touchés ? La réponse est oui pour Arnaud Fontanet. Invité ce 23 mars sur BFMTV, l'épidémiologiste a expliqué que "le Conseil scientifique recommande, en anticipation, de tester ces mesures, afin de voir si elles sont efficaces. Cela permettra dans trois semaines, si on se rend compte qu'elles ne le sont pas, de les renforcer, avant que les lits de réanimation ne soient saturés de partout". Selon lui, "ces mesures seraient très pertinentes dans des régions qui sont aujourd'hui encore dans un état à peu près maîtrisé mais qui, d'ici 3 à 4 semaines (...), vont se retrouver dans une situation critique", avant de préciser : "si les mesures du gouvernement sont suivies, ça peut marcher, sinon ce sera insuffisant".
Le 22 mars déjà, un membre du Conseil scientifique évoquait cette piste. "La question qui se pose vraiment c'est: est-ce que ça n'est pas utile aussi (d'instaurer ces mesures de freinage, ndlr) dans des régions qui sont en dynamique de croissance ?", s’interrogeait sur BFMTV le gériatre Olivier Guérin. "Il faut qu'on ait des signaux forts quand les dynamiques épidémiques sont à la hausse", ajoutait-il sur Europe 1, rappelant l'importance de "l'enjeu de l'anticipation" en cette période de crise sanitaire.