L'AstraZeneca - désormais appelé Vaxzevria - continue de faire parler de lui. Depuis la mi-mars, sur ordre de la Haute Autorité de Santé, ce vaccin est interdit aux personnes de moins de 55 ans. Cette décision avait été prise en raison des effets secondaires constatés, et suite à la déclaration de quelques cas de thromboses, que les autorités sanitaires hésitent encore à relier au vaccin.
Toujours est-il que, pour ne pas prendre de risque, la HAS a souhaité réserver l'AstraZeneca aux personnes les plus âgées. Problème : entre temps, environ 600 000 personnes de moins de 55 ans ont reçu une première dose de ce vaccin.
La Haute Autorité de Santé a alors décidé que ces personnes devront recevoir leur deuxième dose vaccinale d'un autre vaccin. Sur France Info, Jean-Daniel Lelièvre, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Henri Mondor à Créteil et expert à la Haute Autorité de Santé, a déclaré qu'il « n'était pas envisageable de faire une deuxième dose du vaccin » AstraZeneca aux personnes de moins de 55 ans compte tenu des recommandations sanitaires.
Puisqu'une seule dose n'est pas suffisante avec ce type de vaccin, l'immunité des Français concernés sera complétée par une dose d'un vaccin à ARN Messager, c'est-à-dire le vaccin Pfizer ou le Moderna.
Une grande majorité des 600 000 personnes concernées par ce problème fait partie du personnel soignant, qui a pu se faire vacciner en priorité à partir du mois de février.
Jusqu'à présent, changer de vaccin entre deux doses n'était pas une pratique courante. Elle est pourtant sans danger. Mieux : ce "mix and match" pourrait augmenter les effets de la vaccination. Jean-Daniel Lelièvre explique que les vaccins ARN et l'AstraZeneca agissent plus ou moins de la même manière : « ils vont conduire à la production de la même protéine, qui est la protéine Spike, contre laquelle on veut diriger la réponse immunitaire pour être protégé contre l'infection par le virus SARS-CoV2. »
Le médecin ajoute que des études menées sur des modèles animaux montrent des résultats très encourageants : « quand on combine ces deux vaccins, notamment le vaccin AstraZeneca avec un vaccin ARN, on a des réponses immunitaires qui sont plus importantes que si on combinait les deux vaccins de manière homologue entre eux », assure-t-il.
De plus, cette technique de mélange de vaccins est déjà utilisée pour soigner d'autres maladies, comme le VIH ou Ebola. « On sait que ça marche très bien. Et cela donne des réponses immunitaires qui sont plus importantes que lorsqu'on utilise deux fois le même vaccin », affirme l'expert.
Les moins de 55 ans en attente de leur seconde dose peuvent donc être rassurés : ils seront bien protégés contre la Covid-19.
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