Selon les chiffres du ministère de la Santé, au 4 février 2021, et depuis le début de l'épidémie de Covid-19, 64 millions de tests de dépistage ont été réalisés en France. Ces tests sont effectués à partir de prélèvements nasopharyngés. Une pratique qui n'est pas sans risque, selon l'Académie nationale de médecine, qui partage ses craintes dans un communiqué paru ce 9 avril 2021.
L'Académie nationale rappelle que ces tests peuvent provoquer des lésions souvent négligées « par la banalisation des prélèvements nasopharyngés effectués massivement dans le contexte de la Covid-19. » Ces complications (douleur, saignement) sont souvent sans gravité, mais quelques-unes de ces lésions peuvent entraîner « de graves complications [qui] commencent à être décrites dans la littérature médicale depuis quelques semaines [dont] des brèches de l'étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite. »
Selon l'institution, les lésions indésirables seraient dues à des prélèvements effectués « dans des conditions inadaptées. » Pour parer à ces problèmes médicaux, l'académie a tenu à repréciser les bonnes pratiques à suivre lors de la réalisation d'un test de dépistage.
La personne effectuant le test doit donc commencer par « s’enquérir, avant tout prélèvement, d’éventuels antécédents accidentels ou chirurgicaux de la sphère ORL pouvant modifier l’anatomie des cavités nasales et sinusales, notamment les interventions concernant la cloison, le cornet nasal inférieur et les sinus de la face. » Lors du prélèvement, le soignant ne doit pas « placer la tête du patient en hyperextension lors du prélèvement, mais la maintenir en position naturelle, le menton parallèle au sol. » Alors il peut « introduire l’écouvillon en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale et ne le dévier en aucun cas vers le haut, en direction de la base du crâne. »
Pour s'assurer que les patients soient correctement traités, l'Académie nationale de médecine recommande que les tests de dépistage soient réalisés par « des professionnels de santé formés pour la réalisation de ce geste ». Les enfants, eux, doivent plutôt se soumettre à des tests salivaires.
L'Académie ajoute également un mot sur les autotests, qui doivent être mis en vente prochainement en pharmacie : « l'auto-prélèvement peut exposer à de faux négatifs lorsque l'écouvillonnage est trop timide et superficiel, mais peut aussi devenir dangereux lorsque l'écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction. »
Prudence donc, si vous choisissez cette méthode de dépistage.