De nouvelles mesures de restriction, et un espoir que cela suffise à enrayer la progression du variant delta : Gladys Berejiklian, première ministre de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, a décidé de confiner sa plus grande métropole : Sydney.
La ville, qui compte plus de cinq millions d'habitants, est placée en confinement total pour deux semaines à compter de ce samedi 26 juin, 18 heures (10 heures à Paris). Quatre quartiers de la ville étaient déjà confinés depuis la veille. Cette mesure s'est étendue à la totalité de la métropole.
Une décision motivée par la crainte du variant delta : cette mutation extrêmement contagieuse a infecté plus de 80 personnes en une semaine. Ces malades avaient tous un lien avec un chauffeur chargé de conduire les membres d'équipages des compagnies aériennes de l’aéroport de Sydney jusqu’aux hôtels où s'effectuent les quarantaines, selon des informations du Monde.
Cet « ennemi particulièrement redoutable », selon les mots du ministre de la Santé de l'Etat Brad Hazzard, est difficile à combattre. Les autorités ont donc décidé d'employer les grands moyens. « Quand vous avez un variant aussi contagieux que le virus Delta, un confinement de trois jours ne marche pas. La transmissibilité est au moins le double des variants précédents, nous devons donc nous préparer à un nombre potentiellement élevé de cas dans les jours qui viennent », a expliqué Gladys Berejiklian.
Les habitants de Sydney ne peuvent donc sortir que pour faire des courses dans les magasins essentiels, aller à un rendez-vous médical, aller à l'école ou au travail si le télétravail est impossible, et faire de l'exercice. Les autorités ont également demandé que toute personne qui s'est rendue à Sydney depuis le lundi 21 juin doit observer une période d'isolement de 14 jours.
Des frontières toujours fermées
Début mai, l'Australie annonçait sa décision de maintenir ses frontières fermées jusqu'en 2022. Les autorités australiennes se disaient inquiètent face à la flambée épidémique observée chez les pays voisins. L'Inde, située à quelques encablures du pays d'Oz, se trouve actuellement face à un virus hors de contrôle.
Face à cette situation, l'Australie choisit donc la prudence : Dan Tehan, ministre du Tourisme, a annoncé sur Sky News le vendredi 7 mai qu'il était nécessaire de garder les frontières fermées, et qu'il était pour le moment « très difficile de déterminer » quand celles-ci pourront à nouveau rouvrir. « L’estimation la plus optimiste serait au milieu ou au second semestre de l’année prochaine », soit entre octobre et novembre 2022, explique le ministre australien.
En Australie, les autorités ont recensé 29 886 cas de contaminations au Covid-19 depuis le début de la pandémie. La majorité de ces cas ont été détectés dans des hôtels de quarantaine. La propagation du virus est donc très limitée dans ce pays. Une bonne nouvelle pour le gouvernement, qui n'a pas pu mettre en place une campagne de vaccination très forte : seules 2,5 millions de doses ont été injectées, dans un pays qui compte 25 millions d'habitants.
L'industrie du tourisme rapporte environ 33 milliards d'euros par an en Australie : la fermeture des frontières pendant une période aussi longue va donc poser de sérieux problèmes économiques. Dan Tehan envisage différentes solutions. « L'espoir serait que nous puissions créer quelques bulles aériennes de plus, mais nous sommes en pleine pandémie. Cela va surtout dépendre de la façon dont nous sommes capables de gérer la pandémie mondiale », dit-il, réaliste.
Habituellement, un million de voyageurs entraient chaque mois dans le pays pour des séjours de courte durée. On n'en recense plus que 7 000.
