Alors qu'au mois de mai dernier, la situation sanitaire semblait s'être arrangée en Polynésie, voilà que celle-ci se dégrade à nouveau depuis début août. Le taux d’incidence dépasse désormais les 3000 cas pour 100.000 habitants, alors qu'il n'était que de 71 le 25 juillet dernier.
Après un premier couvre-feu de 21h à 4h rétabli pour toute la Polynésie le 11 août dernier et accompagné de mesures restrictives, un reconfinement a finalement été décidé par les autorités polynésiennes à compter du lundi 23 août. Les écoles et tous les commerces non essentiels, bars et restaurants restent fermés pendant toute cette période, tandis que les voyages touristiques y sont désormais interdits.
Mais la situation sanitaire continue d'évoluer de manière "catastrophique" et les hôpitaux sont débordés. Didier Bondoux, le président du syndicat des médecins libéraux polynésiens, décrivait le 21 août dernier sur BFMTV une situation dramatique. "L’évolution de l’épidémie est explosive et catastrophique, il faut bien le dire (...) On a déjà installé des lits au rez-de-chaussée, prévoyant probablement de nouveau des arrivées massives ce week-end. Les lits de réanimation sont pleins (...) On a entre 10 et 12 décès quotidiens depuis 15 jours, ce qui à l’échelle de la métropole, représenterait environ 2400 décès quotidiens", a-t-il déploré. D'après lui, les renforts qui ont été envoyés ne seront pas suffisants.
Aussi, face à cette situation qui ne cesse d'empirer, Dominique Sorain, le haut-commissaire de la République en Polynésie française, a annoncé au micro de France Info, le 1er septembre, que le confinement allait être prolongé au-delà du 5 septembre prochain, date initiale du déconfinement. Les détails des mesures liées à la prolongation du confinement seront annoncés ce jeudi 2 septembre.
Pour rappel, la Polynésie fait face à une situation "en mode explosif" d'après la cellule de surveillance de l’épidémie, dans son dernier bulletin épidémiologique. Les autorités relèvent que les personnes hospitalisées sont de plus en plus des jeunes non-vaccinés. En effet, seules 140 345 Polynésiens ont reçu une première dose de vaccin, et 112 556 Polynésiens ont reçu un schéma vaccinal complet au 1er septembre 2021. Les urgences des hôpitaux et les services de réanimation sont, quant à eux, quasiment arrivés à saturation.