Il est à l'origine de 70% des nouvelles contaminations dans les Landes. On le retrouve sur tout le territoire français, et il provoque de plus en plus de clusters en Île-de-France ou en Provence-Alpes-Côte d’Azur : le variant delta est désormais l'ennemi numéro 1 en France. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, « le variant Delta devrait représenter 90 % des nouveaux cas de Covid-19 dans l’Union européenne d’ici à la fin août ».
Ce variant a été recensé dans 85 pays, poussant les dirigeants à adopter de nouvelles mesures de restrictions. C'est le cas actuellement en Australie, en Russie, ou encore plus proche, au Royaume-Uni, où Boris Johnson a décidé de repousser la levée des restrictions sanitaires. Il serait 40 à 60% plus contagieux que le variant alpha (aussi appelé variant anglais). Le variant delta apparaît comme une nouvelle menace mondiale, qui nous empêche de mettre fin à cette pandémie. Mais que sait-on de ce virus ?
Le variant delta était auparavant nomme variant indien, puisque c'est là qu'il a été repéré en premier. Il est extrêmement contagieux mais semble bien réagir face aux vaccins : Pfizer serait efficace à 80% contre l'apparition des symptômes liés à ce variant, et AstraZeneca affiche un taux d'efficacité de 60%. Il faut néanmoins recevoir plusieurs doses de vaccin pour être bien protégé face à cette mutation. Le professeur Jean-Daniel Lelièvre, membre de la Haute Autorité de santé interrogé par le Figaro, assure cependant qu'une seule dose permet déjà d'éviter les formes graves de la maladie, réduisant le risque d'hospitalisation.
En France, ce variant se retrouve surtout dans les Landes. Sur le reste du territoire, il représente toutefois 9 à 10% des nouveaux cas. Sa propagation rapide inquiète les autorités, qui craignent un regain épidémique. « Il y a une menace liée au variant delta », affirmait Gabriel Attal sur BFMTV le 23 juin. Dans le Gers, deux personnes de 42 et 60 ans sont décédées du Covid-19 et son variant Delta. La Haute autorité de santé recommande la vaccination massive dans un territoire donné dès les premiers cas détectés.
Une quatrième vague risque donc de s'abattre sur la France à la sortie de l'été. Pour contrer ce scénario, les scientifiques insistent sur l'importance de la vaccination et du respect des gestes barrière. « C’est maintenant qu’il faut tuer sa progression dans l’œuf », martèle l’épidémiologiste Philippe Amouyel dans les colonnes du Parisien. L'expert plaide pour une stratégie qui a déjà fait ses preuves : repérer les malades, tester leurs proches et isoler tous ceux qui sont infectés, pour empêcher la propagation du virus.
Tous les scientifiques militent également pour une vaccination massive des plus jeunes. « Ce variant circule cinq fois plus chez les moins de 25 ans que chez les plus de 65 ans », révèle Philippe Amouyel. Les jeunes sont encore trop peu immunisés, le variant peut donc les attaquer plus facilement. Anne-Claude Crémieux, infectiologue, regrettait le 23 juin dernier de la proportion trop basse de Français complètement vaccinés. De nombreux spécialistes estiment alors nécessaire la vaccination des moins de 18 ans, pour renforcer l'immunité collective.
L'épidémiologiste Philippe Amouyel l'affirme, « il faut aussi cibler les moins de 18 ans ». Une mesure que la Haute Autorité de Santé semble approuver, puisqu'elle a recommandé de vacciner tout l'entourage des personnes qui ont été testées positives à l'un des variants du Covid-19.
Le variant delta est également dangereux, car il est plus difficile à identifier de prime abord. Les symptômes se présentent différemment : les personnes malades ressentent des maux de tête, des troubles abdominaux, le nez qui coule, un mal de gorge, de la fièvre et parfois une baisse de l’audition. Les symptômes d'un simple rhume, ce qui endort la méfiance des personnes infectées.
Mais la menace ne s'arrête pas là : le ministère indien de la Santé a révélé avoir identifié un nouveau variant inquiétant, le delta plus. Il a immédiatement été classé comme « préoccupant » par les autorités sanitaires indiennes. Selon les premières études, il aurait une transmission accrue, une liaison plus solide aux récepteurs des cellules pulmonaires et une diminution possible de la réponse des anticorps monoclonaux.
Pour Philippe Amouyel, cette multiplication des variants n'est pas prête de s'arrêter : « On arrive au bout du système. Tant que les autres pays du monde ne seront pas vaccinés, un autre variant pourra toujours émerger et arriver chez nous. »