L’inquiétude grandit à Bordeaux. Alors que la ville de Gironde était jusqu’ici relativement épargnée par l’épidémie de Covid-19 comparativement à d’autres agglomérations françaises, tous les regards sont à présent tournés vers le quartier Bacalan, situé dans le nord de Bordeaux. Un cluster d'une cinquantaine de personnes testées positives à un variant "très rare" y a été détecté.
Après un dépistage massif de la population débutée le 21 mai, les autorités sanitaires ont demandé « d’anticiper la vaccination des plus de 18 ans sans conditions » dans le quartier Bacalan et les limitrophes, « si possible dans le week-end ou au pire en début de semaine prochaine » a fait savoir à l'AFP Patrick Dehail, le conseiller médical et scientifique de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, le 21 mai.
Alors, que sait-on exactement au sujet de ce variant repéré à Bordeaux ? « Il s’agit d’un variant déjà identifié au niveau national mais très rare jusqu’à présent, a expliqué Patrick Dehail. C’est un Variant of concern (VoC), soit préoccupant, comme l’étaient par exemple les variants anglais et indien. Sa souche est anglaise mais avec une mutation. Il est connu, il a aussi été vu en Île-de-France. » a-t-il ajouté. « Mais il s’était très peu exprimé jusqu’à présent tant au niveau national qu’au niveau international. A priori, il n’y avait encore jamais eu de cluster comme ça dans la population générale », a poursuivi le professeur Patrick Dehail.
Interrogé par BFMTV ce 22 mai, le directeur de l'ARS Nouvelle-Aquitaine, Benoît Elleboode, a tenu à rassurer la population, affirmant qu'à ce stade, il n’y a « pas d'inquiétude » à avoir sur la gravité clinique de ce variant détecté à Bordeaux. « C'est sur la base du variant britannique, c'est une mutation qui laisse penser qu'il serait beaucoup plus transmissible. Qui laisse penser parce qu'on ne l'a pas encore démontré mais la nature de la mutation qui a été détectée le laisse penser fortement », a-t-il expliqué.
« Pour l'instant on n'a aucune indication de gravité, au contraire puisque tous les gens qui ont été testés et reconnus positifs sont plutôt des jeunes qui ne sont pas hospitalisés, qui ne font pas de formes graves, et si ce sont des jeunes, cela laisse penser que les plus âgés qui sont vaccinés ont été protégés de ce variant », a poursuivi le directeur de l'ARS Nouvelle-Aquitaine ce samedi sur BFMTV.