Invité au 20H de TF1 ce mercredi 2 juin, Olivier Véran a annoncé que les personnes qui ont déjà été infectées par le Covid-19 ne recevraient qu'une dose de vaccin. Des tests sérologiques vont être mis en place dans les centres de vaccination pour tester les patients et identifier ceux qui ont déjà été contaminés.
Cette mesure vient soutenir la recommandation de la Haute Autorité de Santé, qui affirme depuis le 11 février dernier que les personnes ayant déjà été infectées par le virus n'ont besoin que d'une dose de vaccin pour être immunisé.
Lors d'une conférence de presse donnée ce jeudi 3 juin, la présidente du collège de la Haute Autorité de Santé Dominique Le Guludec rappelle que les études scientifiques montrent que « la protection vaccinale des personnes qui ont été infectées par le virus est meilleure après 1 seule dose de vaccin, que celle des personnes n'ayant jamais été infectées après deux doses, et ceci quelle que soit l'ancienneté de l'infection. »
La dose de vaccin injectée aux personnes anciennement contaminées permet de "booster" les défenses immunitaires créées au moment de la maladie, même si la personne n'a pas ou peu ressenti de symptômes.
Les calculs des chercheurs montrent justement « qu'il y a peut-être un cinquième ou un quart de la population qui a eu le virus - certains sans le savoir, avec une forme symptomatique », annonçait Olivier Véran sur TF1. « Selon les données publiées par l'Institut Pasteur, la proportion de personnes infectées en France métropolitaine est ainsi estimée à 22,7%, cette proportion atteignant 40,4% en Île-de-France, alors que les cas identifiés par test PCR ou antigénique ne représentent que 8% de la population», précise la HAS dans un communiqué publié ce matin. Comment identifier toutes ces personnes qui n'ont pas conscience qu'elles ont été infectées, et qui n'ont pas besoin d'une deuxième dose de vaccin ?
La Haute Autorité de Santé recommande donc d'effectuer un test sérologique rapide à tous les patients qui se présentent dans des centres de vaccination pour leur première injection. « Il s'agit d'une petite piqûre au bout du doigt qui permet de détecter les anticorps » en seulement 15 minutes, indique Dominique Le Guludec. Ces tests devraient être déployés courant juin dans les centres.
Les autorités de santé et le gouvernement sont très enthousiasmés par cette nouvelle mesure, qui devrait permettre de libérer de nombreux créneaux de vaccination, et qui fera économiser des doses de vaccin. Les personnes qui n'auront besoin que d'une unique dose pourront recevoir leur certificat vaccinal complet dès la fin de leur rendez-vous.
Les experts médicaux ne veulent cependant pas rendre cette démarche obligatoire. La mise en œuvre de ces tests sérologiques ne doit pas ralentir la campagne de vaccination, préviennent-ils. Quelques centres de vaccination devraient donc tester cette nouvelle mesure, avant qu'elle ne soit généralisée à l'ensemble du territoire.
La HAS rappelle également que les personnes immunodéprimées, dont les résidents en Ehpad, les patients souffrant de certaines maladies particulières et les ceux sous traitement immunosuppresseur, recevront leurs deux doses de vaccin, qu'elles aient déjà eu le virus ou non. Une troisième dose peut même s'avérer nécessaire, notamment pour les protéger des variants.