En raison de la progression du variant Delta et du faible taux de la population vaccinée, la Martinique est entrée dans une 4e vague durant l'été 2021 avec une très forte saturation de ses hôpitaux et un taux d'incidence très élevé.
Une situation sanitaire qui a poussé Olivier Véran à lancer un appel aux personnes soignants de métropole à venir prêter main forte aux hôpitaux antillais. Appel entendu par de nombreux soignants qui se sont envolés vers la Martinique et la Guadeloupe au cours des deux semaines passées.
En déplacement le 12 aout dernier au CHU de Fort-de-France en compagnie du ministre Sébastien Lecornu, le ministre de la Santé déclarait, par ailleurs, que les malades atteints du Covid et actuellement hospitalisés en Martinique étaient "jeunes, très jeunes", déplorant également qu’aucun patient en réanimation ne soit vacciné.
D'après le ministre de la Santé, les patients hospitalisés "ne sont pas forcément atteints de ce que l’on appelle des comorbidités. Ce ne sont pas forcément des grands obèses. Ce sont des gens qui étaient en bonne santé il y a quelques jours et qui aujourd’hui sont sur le ventre, intubés, dans le coma dans les services de réanimation. Il n’y a pas un seul patient vacciné en réanimation. Cela atteste de la nécessité de promouvoir la vaccination, de l’accélérer, de l’amplifier. L’heure n’est plus au doute ! "
Depuis le 24 août dernier, la situation semble s'améliorer légèrement en Martinique, notamment grâce à la mise en place de nombreuses mesures restrictives et d'un nouveau confinement à la mi-août. Les entrées aux urgences du CHU de Martinique à Fort-de-France sont moins nombreuses d'après Jean-François Bouet, médecin urgentiste, tandis que le taux d'incidence a également baissé.
Mais ce jeudi 9 septembre 2021, Benjamin Garel, le directeur du CHU de Martinique, a tenu à mettre en garde la population de Martinique, au micro de France Info. "Si rien n'est fait et que l'on reste avec très peu de gens vaccinés, il est fort probable que l'on aura une cinquième vague." Et de poursuivre : "Ce qui nous fait peur, c'est la cinquième vague", alors même que la 4e vague a été "dramatique" avec "beaucoup de morts". "Si rien n'est fait, on va s'orienter vers une cinquième vague qui sera de la même amplitude" en raison de la propagation du variant Delta, actuellement "majoritaire sur l'île" et "quatre à huit fois plus contagieux selon les publications".
Le directeur du CHU souligne, tout de même, plusieurs points positifs à l'instar du taux d'incidence qui "reste très élevé, mais est en très nette diminution. Il a été plus que divisé par deux. On reste à plus de 400 pour 100 000 habitants, des taux très largement supérieurs au seuil d'alerte." Pour autant, les hôpitaux "sont sous le choc de l'arrivée des patients. Sur la réanimation, on est tout le temps submergé. Même si le nombre de patients aux urgences a été diminué par plus de quatre, on a encore des cas graves qui vont demander des soins de réanimation."