La hausse importante du nombre de nouveaux cas de covid-19 dans plusieurs pays européens inquiète. Alors que la barre symbolique des 5 millions de morts du Covid dans le monde entier a été franchie le 1er novembre dernier, près de deux ans après la découverte du virus en Chine, l'épidémie repart à la hausse pour la sixième semaine consécutive dans plusieurs pays européens.
"Le nombre total de cas et de décès du Covid-19 est en train d'augmenter pour la première fois depuis deux mois, cela est dû à la hausse actuelle de l'épidémie en Europe, qui surpasse le déclin observé dans les autres régions du monde" a déclaré à ce propos Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, lors de la dernière conférence de presse en date de l'organisation. Lors de son point presse du 27 octobre, Gabriel Attal avait également confirmé une "reprise de l’épidémie partout en Europe, à l’Est et au Royaume-Uni." De fait, l'Europe est actuellement la seule région du monde où le Covid est en nette progression.
Dans le détail, l'OMS a souligné, dans son dernier rapport, une reprise épidémique en Russie, en Turquie, en Roumanie et au Royaume-Uni. La Russie est particulièrement touchée par cette nouvelle vague. Le 28 octobre dernier, de nouvelles restrictions (écoles et restaurants fermés) ont été décrétées dans la ville de Moscou, tandis que les autorités sanitaires y ont ouvert un hôpital temporaire avec plus de 600 lits équipés d'oxygène et une vingtaine d'unités de réanimation. D'après les chiffres officiels russes, plus de 1 000 personnes décèdent chaque jour en moyenne depuis le 20 octobre, tandis que 39 400 nouveaux cas ont été enregistrés. Un bilan sous-estimé d'après les autorités sanitaires dans un pays où seulement 34% de la population est vaccinée.
Autour, la situation inquiète également. C’est notamment le cas de la République tchèque où l’on observe une hausse des cas quotidiens de l'ordre de 120% en une semaine, mais aussi en Hongrie (+103%) et en Belgique (+75%).
Les pays de l’Europe de l’Est et de l'Europe centrale sont également particulièrement concernés par cette nouvelle vague. Ainsi, la Bulgarie a enregistré, fin octobre, un chiffre record d’infections quotidiennes avec plus de 6800 nouveaux cas recensés pour 6 millions d'habitants. En Pologne, la situation est similaire, tandis qu'en Roumanie, le système de santé craque face à la recrudescence des cas de Covid : faute de places dans les services hospitaliers, les médecins fournissent de l'oxygène aux malades directement à l'intérieur de leur voiture.
D'autres pays ont annoncé de nouvelles mesures restrictives à l'instar de l'Autriche où désormais un test PCR ne suffit plus pour aller au restaurant, ou encore de l'Ukraine où les fonctionnaires et enseignants non-vaccinés sont désormais suspendus. "Les pays baltes et l’Europe centrale connaissent une très grosse épidémie, c’est pour eux la vague la plus importante depuis le début de la pandémie", a d’ailleurs reconnu l'épidémiologiste Antoine Flahault le 21 octobre dernier dans les colonnes de Ouest-France.
Si la France, la Suisse, l’Italie, ou encore l’Espagne semblent pour le moment épargnées par ce rebond épidémique, ce n’est malheureusement pas le cas du Royaume-Uni, qui recense 29 800 nouveaux cas. L'un des conseillers du gouvernement britannique, le professeur Jonathan Van Tam, a déclaré à ce propos : "Les taux sont encore très élevés actuellement, ils sont plus élevés que dans la plupart des pays d'Europe, et cela va devenir très chaud. Trop de gens croient que cette pandémie est derrière nous. Ce n'est pas mon avis. Il faut s'attendre à un hiver difficile, c'est loin d'être fini. "
Même son de cloche en Allemagne qui enregistre un taux d'incidence record avec 15 500 nouveaux cas et où de nouvelles restrictions sont désormais appliquées, mais uniquement aux personnes non-vaccinées. Des chiffres alarmants qui ont poussé l'Organisation Mondiale de la Santé à tirer la sonnette, expliquant craindre jusqu'à 500 000 morts supplémentaires en Europe d'ici février 2022 si le rythme ne ralentit pas.
Alors, comment expliquer cette recrudescence de l’épidémie de Covid dans certains pays européens ? Selon le Pr Antoine Flahault, "le faible taux de vaccination" pourrait expliquer le phénomène, "même si la plupart de ces pays ne manquent pas de vaccins" a-t-il expliqué dans Ouest-France.
Comme l'indique LCI, la couverture vaccinale est en effet moins importante dans les pays touchés par ce rebond épidémique. En Pologne, ils ne sont que 53% à avoir reçu au moins une dose de vaccin contre le covid-19. Ils sont 61% en Hongrie et 57% en République tchèque.