Alors que 120 pays ont déjà entamé une campagne de vaccination de la troisième dose, le directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, déclarait le 23 décembre dernier, qu'"aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappel et les rappels ne sont pas un feu vert pour célébrer comme on l'avait prévu."
Et de poursuivre : "Des programmes de rappel sans discernement ont toutes les chances de prolonger la pandémie, plutôt que d'y mettre fin, en détournant les doses disponibles vers les pays qui ont déjà des taux de vaccination élevés, offrant ainsi au virus plus de possibilités de se répandre et de muter."
Ce mardi 12 janvier 2022, plusieurs experts de l'OMS chargés de superviser les vaccins abondent dans le sens de Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un communiqué. Ils préviennent que combattre la pandémie de Covid à coups de doses de rappel n'est pas une stratégie viable. "Une stratégie de vaccination basée sur des rappels répétés a peu de chances d'être appropriée ou viable" déclarent-ils. Ces derniers considèrent "que des vaccins contre le Covid-19 ayant un impact élevé en matière de transmission et de prévention de l'infection, en plus de prévenir les formes graves de la maladie et la mort, sont nécessaires et doivent être développés."
"En attendant que de tels vaccins soient disponibles, et au fur et à mesure de l'évolution du virus SRAS-CoV-2, il faudra peut-être mettre à jour la composition des vaccins anti-Covid actuels, afin de s'assurer qu'ils continuent de fournir les niveaux de protection recommandés par l'OMS contre l'infection et la maladie" causées par les variants, y compris Omicron, déclarent les experts.
D'après les déclarations de l'OMS à la fin du mois de décembre dernier, il ne suffira pas non plus d'administrer des doses de rappel à des personnes ayant déjà reçu un schéma vaccinal complet pour enfin sortir de cette pandémie, bien au contraire. "Il est important de se souvenir que la très grande majorité des hospitalisations et des morts sont des gens qui ne sont pas vaccinés, pas des gens qui n'ont pas eu de dose de rappel." avait précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus.
"Les efforts d'immunisation doivent continuer à porter sur la réduction des morts et des cas les plus graves et de protéger le système de santé. Les mesures de santé publique et sociales restent une composante essentielle dans la stratégie de prévention du Covid-19, en particulier au regard du variant Omicron." indiquait alors le comité des experts de l'OMS en matière de politique vaccinale (SAGE). Parmi les pays ayant commencé les injections de 3e dose, "aucun pays pauvre n'a encore introduit de programme de rappel", seulement des pays riches ou à revenu moyen.