Le Covid long reste encore mal connu, mal diagnostiqué et mal défini, plus de deux ans après l'émergence de cette épidémie. On estime qu'entre 10 et 30% des personnes qui attrapent le coronavirus sont susceptibles de souffrir du Covid long. Cette maladie se caractérise par la persistance de symptômes trois mois après le début de l'infection.
Ces symptômes sont multiples : fatigue, perte de goût et d'odorat, essoufflement, douleurs thoraciques ou musculaires, vertiges, maux de tête, urticaire, trouble de la vision, intolérance à certains aliments, troubles de l'érection, dérèglement menstruel, problèmes de sommeil...
Certains de ces effets peuvent grandement affecter la qualité de vie des malades. Selon une récente étude, diffusée dans la revue Nature, et réalisée par l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris et l’Université de Paris Cité, 85% des personnes atteintes de Covid long souffrent encore de certains symptômes, un an après avoir attrapé le Covid-19. Quelques-uns de ces symptômes peuvent même s'aggraver avec le temps, comme le montre cette enquête menée auprès de 968 patients.
Les scientifiques ont étudié l'évolution de 53 symptômes. Plus de la moitié d'entre eux (27 sur 53) s'estompent peu à peu. Il s'agit le plus souvent de la toux, des troubles de l'odorat et du goût ou de la perte d'appétit. 18 symptômes sur 53 n'évoluent pas, et 8 symptômes empirent.
Les scientifiques ont notamment remarqué que la perte des cheveux, les douleurs au cou, au dos et au bas du dos et les troubles du sens du toucher (fourmillement) étaient de plus en plus importants chez les patients examinés.
Les experts indiquent que « cette étude est la première à décrire la dynamique, jour après jour, des symptômes du Covid long. Ces résultats permettent d’éclairer la physiopathologie de la maladie. Ils permettent d’identifier, parmi l’ensemble des manifestations complexes et hétérogènes du Covid long, celles qui sont davantage liées aux séquelles de la maladie aiguë (dont les symptômes diminuent au cours du temps) et celles liées à d’autres mécanismes, que ceux-ci soient immunologiques, psychosomatiques, ou encore inexpliqués. » Ces recherches sont essentielles pour les scientifiques, qui espèrent pouvoir un jour guérir cette maladie qui a un lourd impact sur le quotidien des personnes concernées. « Un an après le début des symptômes, 60 % des patients rapportaient un impact très important de la maladie sur leur vie personnelle, professionnelle et sociale », souligne cette étude.
Les malades se plaignent particulièrement de la fatigue intense, des maux de tête et des « troubles de la concentration de type ‘brouillard mental’ », qui affectent au quotidien.
L'AP-HP poursuit donc ses travaux, et lance un appel à témoignage : les personnes atteintes de Covid long sont invitées à partager leur expérience, en s'inscrivant sur la plateforme Compare.