Un des moments forts de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 a été la chevauchée sur la Seine d'une mystérieuse cavalière sur un cheval métallique brillant de mille feux. Morgane Suquart, co-fondatrice de la société bretonne MMProcess, est l'artiste et conceptrice de ce majestueux cheval métallique.
Une cavalière d'argent, drapeau olympique sur les épaules, a défilé sur les eaux de la Seine, captivant le monde entier. Sous une immense capuche se trouvait Morgane Suquart, co-fondatrice de MMProcess. Elle a non seulement conçu ce destrier mécanique, mais elle l'a également monté, masquée, lors de cet événement mondial.
Quelques jours après la cérémonie d'ouverture, Morgane Suquart se souvient encore de cette expérience féerique. "C'était un moment très magique. Il y avait une communion avec le public qui était tellement agréable. Moi, malheureusement, je n'ai rien vu avec la capuche. Il fallait que je me fasse la plus discrète possible. J'étais emportée par l'élan du public," raconte-t-elle sur RMC.
L'aventure commence en juillet 2023, lorsque MMProcess signe un accord de confidentialité pour un projet très secret. "Un collègue de mon associé nous a appelés pour nous dire qu'il fallait faire avancer une masse à 25 km/h. Nous avons découvert que c'était pour les Jeux Olympiques, pour déplacer une statue d'environ 500 kilos sur la Seine."
Presque un an de travail a été nécessaire pour créer ce cheval mécanique somptueux. Morgane Suquart, initialement chargée de le concevoir, n'était pas prévue pour le monter. "Ils cherchaient une pilote pour former la cavalière et comme je fais beaucoup de bateaux et que j'aidais à la conception, on m'a dit : 'c'est toi qui vas la former'."
Faute de cavalière disponible, c'est finalement Morgane Suquart qui a pris les rênes du destrier métallique. "Un jour, le costumier m'appelle et me dit qu'il faut essayer le costume parce que c'est moi qui vais piloter le cheval. C'était une très grande joie," raconte-t-elle.
Grisée par cette expérience, Morgane Suquart envisage déjà de futurs projets similaires. "On aimerait refaire des projets comme celui-ci, avec des animaux articulés qui jaillissent de la mer. Ce serait vraiment chouette.", déclare-t-elle sur RMC.
Cette apparition a non seulement mis en lumière le travail exceptionnel des designers français, mais a aussi marqué les esprits lors de cette cérémonie d'ouverture onirique. L'un des tableaux, intitulé "Solidarité", a présenté ce cheval d'argent incarnant "l’esprit olympique" et Sequana, déesse de la Seine, remontant le fleuve parisien jusqu'à la tour Eiffel. La cavalière a ensuite rejoint le Trocadéro pour y apporter le drapeau olympique.
Pour la petite histoire, la déesse Sequana est une figure emblématique de la mythologie gauloise, honorée comme la divinité de la Seine. Elle incarne la puissance et la vitalité de cette rivière qui traverse Paris et ses environs. Dans l'Antiquité, on la vénère particulièrement aux sources de la Seine, situées en Bourgogne, où un sanctuaire lui est dédié. Ce lieu sacré attire de nombreux pèlerins en quête de guérison et de bienfaits, témoignant de l'importance de Sequana dans la spiritualité gauloise. Les offrandes trouvées sur le site, comme des statuettes et des ex-voto en forme de parties du corps, révèlent l’espoir des adorateurs d’obtenir des miracles. En tant que protectrice des eaux, Sequana symbolise la fertilité et la purification, des qualités essentielles pour les peuples riverains de la Seine.
L'Atelier Blam, un studio de design et de fabrication nantais, est à l'origine de ce cheval métallique d'1 mètre 80. Fondé en 2015 par le directeur artistique Aurélien Meyer, l'atelier a travaillé pendant un an pour réaliser ce bijou d'argent, doté d’un système de flottaison conçu spécifiquement pour l'événement.
Pour passer les ponts et se diriger, Morgane Suquart tenait deux cordages, qui sont en fait des drosses de barre sur un bateau, nous précise l'ancien officier de marine marchande. Pour faire naviguer ce destrier mécanique, sur 6 km, les ingénieurs ont conçu un trimaran de 14 m de long et 5 m de large, pesant plus de 2,5 tonnes, entièrement fabriqué en carbone recyclé. Pour rendre l'embarcation quasi invisible dans l'obscurité, la flottaison était réglée de manière à ce que seulement 15 cm du bateau émergent de l'eau. Pour remonter la Seine à environ 24 km/h, le trimaran était équipé d'un moteur électrique de 123 chevaux, alimenté par 18 batteries.
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C’est ensuite Floriane Issert, sous-officier de la gendarmerie nationale, qui a porté le drapeau sur le pont d’Iéna jusqu’à l’esplanade du Trocadéro. Le cheval à la robe grise était Baraco, ancien de la garde républicaine et de Chambord.
Le costume de la cavalière a été créé par Jeanne Friot et Robert Mercier. Jeanne Friot, perçue comme la prochaine Vivienne Westwood, milite pour une mode non genrée et responsable, tandis que Robert Mercier est un spécialiste du cuir, ayant travaillé pour des maisons de luxe telles que Schiaparelli et Balmain. Ils ont collaboré pour créer une armure en cuir upcyclé, conférant à cette cavalière une allure de Jeanne d’Arc des temps modernes.
Bref, la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024 a sans aucun doute marqué les esprits, grâce à la magie et à l'innovation apportées par des talents tels que Morgane Suquart et l'équipe de MMProcess, offrant au monde une vision éblouissante de l'excellence française en matière de design et de créativité.
Âge recommandé
Tout public
