Jeux Paralympiques : 1/8 de finale cat. B en escrime fauteuil, reportage sur les Français en lice

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 3 septembre 2024 à 17h52
A l’occasion des Jeux Paralympiques, on est allé faire un tour au Grand Palais pour suivre les épreuves d’escrime fauteuil. Une session qui a vu les Français Maxime Valet et Cécile Demaude tenter de se qualifier pour les huitièmes de finale de sabre homme et Femme, catégorie B. A-t il réussi son pari ? Reportage !

Les Jeux Paralympiques, c’est maintenant ! Et alors que les compétitions ont commencé, voilà que l’escrime fauteuil débute tout juste ses matchs, après le Taekwondo. En ce mardi 3 septembre, à 15h, on arrive donc sur place pour assister aux huitièmes de finale des épreuves de sabre, homme et femme, catégorie B. Et c’est le Français Maxime Valet qui ouvre le bal.

On s’installe en tribune presse, en hauteur, juste en face des pistes. Un petit vent frais circule sous la nef du Grand Palais, dont le toit est bâché de blanc pour éviter trop de luminosité et rafraîchir un peu l’espace pendant les fortes chaleurs. Pas besoin de climatisation avec cela (bien qu'elle soit là), c’est plutôt agréable en ce début septembre.

Et la rencontre commence...

Les arbitres arrivent… Ils se déplacent en file indienne de chaque côté des pistes, tous en costume cravate sombre, hommes et femme, puis se positionnent en rang d’oignons pour la présentation, avant de se dispatcher par trois sur chaque piste. Il y a huit pistes en tout, subdivisées chacune en deux, et avec un code couleur : deux en jaune, deux en vert, deux en bleu et deux en rouge (une de chaque couleur pour les repêchages).

Concernant les épreuves d'escrime fauteuil pour les Jeux Paralympiques, les pistes de ne sont pas très longes (environ 2m50), les fauteuils étant fixés au sol, pour permettre les touches, mais surtout une bonne amplitude de mouvement pour athlètes qui, par conséquent, ne peuvent bouger que le haut du corps. Puis les athlètes arrivent… Tous sont poussés par un bénévole, les configurations du fauteuil ne permettant pas forcément un déplacement seul, même si certains y arrivent.

Les athlètes se mettent sur les pistes, poussés par des bénévoles, puis l’équipe technique vient fixer les fauteuils aux pistes, pour que les athlètes ne bougent pas. Les athlètes sont positionnés en quinconce, pour permettre la touche tout en offrant la possibilité de se défendre et protéger le plastron. Pour cette rencontre, le Français affronte le Chinois Zhang Jie. Puis le match commence… Et la foule est en délire à chaque point marqué par le Français. Mais celui-ci perd du terrain, et se voit mené par le Chinois 12 à 3 très rapidement. Le public s’emballe, même agitant drapeaux et têtes géantes vues dans les gradins depuis les Jeux Olympiques, et ayant fait sensation. Des cris et encouragements qui prennent dans tout le Grand Palais, enrobant Maxime Valet comme un bonbon doux redonnant des forces.

Une ambiance de folie pour ces Jeux Paralympiques !

Dans les gradins, on voit des drapeaux français, mais aussi des drapeaux bretons… Beaucoup de scolaires sont là, malgré la rentrée des classes, tous portant les mêmes vêtements en signe de reconnaissance (non, ce ne sont pas leurs uniformes) où les mêmes casquettes. Le sol vibre, les spectateurs tapant du pied, également pour encourager les athlètes. Beaucoup de Français sont présents, beaucoup plus nombreux que les étrangers venus soutenir leur pays respectif.

Maxime Valet remonte (15 à 7), mais ça ne suffira pas. Celui-ci s’incline face au Chinois qui rencontrera un compatriote, Feng Yanke, pour la manche suivante. Ce fut court, mais intense. Et le salut final, bien évidemment, dans le respect des règles de l’escrime.

La Française Cécile Demaude entre en piste !

Puis vient le tour de Cécile Demaude, pour les huitièmes de finale Femme, catégorie B. Elle rencontre la Chinoise Lanzhu Ao. En attendant que les matchs commencent (fixation des fauteuils par l’équipe technique), les caméramans filment le public et s’amusent avec des enfants en train d’agiter leurs drapeaux.

Voir les pistes rappelle également des souvenirs d’enfance, à l’époque des compétitions d’escrime les week-ends en banlieue parisienne, à suer pour tenter de remporter les matchs prévus, en vain malheureusement. Les matchs s’enchaînant sur la journée, avec les parents encourageant leurs enfants. Une ambiance festive que l’on retrouve ici, dans d’autres circonstances, bien évidemment, mais très similaire dans sa perception à ce moment-là.

Le match commence et tourne très vite court pour la Française, se faisant mener très rapidement 7 à 0 par la Chinoise, dès les 10 premières secondes (les touches sont très rapides, et le temps est arrêté à chaque touche). Le match s’arrête à 8-0, et les coachs viennent sur la piste donner quelques conseils aux athlètes.

Défaite des Français... Mais un repêchage qui commence bien pour ces Jeux Paralympiques

Le staff technique en profite pour faire un point fauteuil, voir si tout est en ordre. Puis le match reprend. Et s’enchaînent ainsi les touches, la Chinoise écrasant Cécile Demaude à plate couture, ne lui laissant aucune chance. L’escrimeuse française marquera tout de même deux petits points, que les spectateurs français présents ont bien fait remarquer en explosant de joie à chaque touche validée.

Notez que pendant l’écriture de ce reportage, en direct, le Français Ludovic Lemoine en repêchage, catégorie A, a rencontré le Chinois Saichun Zhong. Victoire du français 15 à 6… Les frissons au moment de la victoire, sans compter le public complètement dingue, qui a retenu son souffle à chaque touche. Le Français passe au second tour du repêchage.

Quant à nous, on file au tir à l’arc pour de nouvelles aventures, abandonnant cette bulle de tension, de joie, de victoire et de compétition, si chère et si unique. Et une expérience d’une vie, qui restera gravée à tout jamais dans le cerveau.

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