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· Publié le 10 septembre 2008 à 13h07
Malaria, «Mala Aria», mauvais air, c’est le nom donné autrefois au paludisme lorsque la maladie décimait les populations en Italie et dans le reste de l’Europe. Aujourd’hui, la malaria fait toujours des ravages. Loin de nous, en Afrique subsaharienne principalement, mais aussi en Asie et en Amérique du Sud.
Engagé au côté de l'AFM Europe depuis 2006, William Daniels parcourt le monde pour rendre compte de ce fléau, des populations déshéritées qui le subissent et des actions de lutte menées pour le contrôler.
Il a suivi les distributions massives de moustiquaires aux populations déplacées par 20 années de guerre en Ouganda, la sensibilisation de tribus analphabètes, vivant dans l'ignorance du mal qui les tue au Burkina Faso.
Il est allé jusqu'à la frontière birmano-thaïlandaise, à la rencontre des Karens, en proie au parasite le plus résistant, qui, en guerre contre la junte birmane, fuient en Thaïlande se faire soigner. Il s'est perdu dans les bidonvilles de Calcutta, submergés par la pandémie en saison des pluies. Son plus récent voyage l'a mené au Sierra Leone, le tombeau des hommes blancs, qui dénombre 8 millions de cas de paludisme par an.
William Daniels montre la détresse de ces populations ignorées, qui meurent loin de tout, en silence. Son objectif les fixe frontalement. Il fait apparaître la maladie comme un voile fatal qui sépare ces populations de tout espoir de lendemain.
Ses photos témoignent d'une réalité, en restant à distance. Et cette distance en souligne d'autant mieux la cruauté.
Ce travail a été récompensé par plusieurs distinctions, dont le World Press et le Picture Of the Year. Il fera l'objet d'un livre édité par Images en Manœuvre à paraître début septembre.
Courte biographie de l'artiste :
William Daniels, 31 ans
Diplômé du Centre Iris, William Daniels est ensuite lauréat de la Bourse défi jeune. Son travail concerne des thèmes de sociétés (les enfants des rues aux Philippines, l'évolution des mentalités à Singapour, la construction de la démocratie au Kirghizistan ...) et des sujets liés à l'humanitaire (la crise au Darfour, le tsunami au Sri Lanka et en Indonésie...).
Il travaille principalement pour la presse française (L'Express, Le Monde2), des ONG et des institutions internationales.
En 2005, le Muséum d'histoire naturelle de Lyon lui commande une exposition : « Nature malgache », un portrait de la communauté malgache lyonnaise.
Décider, c'est vaincre
L'exposition «Le Mauvais Air» s'inscrit dans l'opération, Décider, c'est vaincre, organisée par les Amis du Fonds Mondial Europe en partenariat avec l'Alliance européenne contre le paludisme, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et le Partenariat «Roll Back Malaria» .
Cette opération vise à faire progresser la mobilisation de tous les acteurs de la lutte et à donner les moyens financiers nécessaires pour réussir le contrôle du fléau international.
Informations pratiques
Exposition du 9 au 28 septembre 2008 sur le Pont des Arts.
Accès : quai François Mitterrand ou quai des Grands Augustins, face à l'Institut.
Métro : Pont Neuf ou Palais Royal
visuel : © William Daniels