Par
· Publié le 26 septembre 2008 à 13h45
Cette exposition est une invitation à découvrir un photographe dont le nom est pour ainsi dire inconnu en France. C’est en effet la première fois que Robert McCabe expose à Paris. Alors qu’il a montré à plusieurs reprises ses photographies en Grèce, où il réside aujourd’hui une partie de son temps et où il a déjà édité deux livres sur ce pays.
Les images qu'il dévoile ont pour la plupart été réalisées dans les années cinquante. Elles sont longtemps restées dans ses tiroirs, car cet amateur de talent a exercé un autre métier que celui de la photographie.
L'exposition révèle une œuvre qui n'a rien d'avantgardiste, ne revendique aucune démarche originale. Elle est simplement proche de son sujet, adhère aux plaisirs et aux émotions éprouvés par son auteur, ce qui la rend sincère et par conséquent attachante. Elle appartient tout entière, à travers la réalité qu'elle décrit et dans sa forme, aux années cinquante. Il faut la considérer dans son rapport à cette époque, aux photographes publiés dans les pages de Life ou de magazines de photographie tels que U.S Camera Annual, au sein desquels Robert McCabe trouve ses modèles.
Les images subliment ce berceau de la culture occidentale qu'est la Grèce, exaltent ses valeurs et ses traditions. L'intérêt documentaire du travail de Robert McCabe, dont l'appréciation est évidemment liée à un fort sentiment de nostalgie, est indéniable : dans leur généreux format carré, les photographies fourmillent de détails et révèlent un pays qui revêt alors un caractère extrêmement rural, une Grèce antique qui n'a pas encore été livrée au tourisme de masse. Robert McCabe y croise une société souvent pauvre, mais toujours digne. Il nous montre l'Acropole qui n'est pas ceinturée, comme elle l'est aujourd'hui, par la ville. Athènes respire, ainsi que les grands sites du pays qui sont surveillés par quelques gardiens distraits. Le photographe y rencontre des archéologues opérant avec des moyens qui semblent maintenant plutôt rudimentaires. Quant aux paysages, ils sont ici livrés dans toute leur pureté. L'horizon marin et la lumière n'ont nulle part ailleurs d'équivalent et la représentation qu'en donne Robert McCabe, dans un noir et blanc précis et nuancé, souligne un peu plus encore leurs propriétés visuelles si exceptionnelles.
Ce voyage photographique traduit l'enthousiasme, le bonheur de la découverte ; bonheur précieux, dont on a le sentiment qu'il n'est alors partagé qu'avec seulement quelques-uns.
Biographie :
Né en 1934 à Chicago, Robert McCabe reçoit pour ses 5 ans son premier appareil photo : un Kodak Baby Brownie. Adolescent, il photographie les accidents de voiture dans les rues de New York et s'intéresse à la photo de presse.
Vers 15 ans, il prend conscience que la photographie peut aussi créer une forme de poésie.
En 1954, il fait son premier voyage en France et en Grèce.
En 1955, il retourne en Grèce et voyage sur un cargo avec
son Rolleiflex avec un 75 mm Zeiss.
Les photos de ce voyage furent pour la première fois exposées en 1954 et 1955 à Princeton University. Depuis ces images ont fait l'objet de 5 expositions personnelles aux Etats-Unis et de 8 expositions en Grèce.
En 1957, le National Geographic lui commande son premier travail sur la Grèce en couleurs.
En 1959, il se rend au Pôle Sud comme photojournaliste pour un magazine new-yorkais, le Sunday Mirror Magazine.
Pendant très longtemps McCabe a fait ses propres tirages.
Maintenant, il travaille en étroite collaboration avec le laboratoire Idolo de George et Sophie Marinos à Athènes. Robert McCabe parle couramment français et s'est toujours intéressé à la France et sa culture. Au collège, il avait déja reçu le prix Molière par le gouvernement français et au lycée, le French Prize Award.
Il passe son temps entre New York, Athènes et Paris. Sa femme Dina, est née en Grèce et a étudié le journalisme et les sciences politiques à Paris. Leurs deux enfants ont fait leurs études en France.