L'Œil de Baudelaire, c'est l'exposition du Musée de la Vie Romantique du 20 septembre 2016 au 29 janvier 2017. Si l'on conserve l'image d'un poète et critique littéraire, Charles Baudelaire fut à ses début critique d'art, un exercice difficile initié un siècle plus tôt par Diderot.
Pendant près de vingt ans, du Salon de 1846 à L’Œuvre et la vie de Delacroix (1863), Charles Baudelaire va rédiger essais, critiques de presse et plaquettes qui témoignent d'une analyse pertinente de l'esthétique, questionnant l'art de l'époque à la recherche d'un peintre de la vie moderne, un peintre qui serait "le vrai peintre, qui saura arracher à la vie actuelle son côté épique, et nous faire voir et comprendre combien, avec de la couleur ou du dessin, combien nous sommes grands et poétiques dans nos cravates et nos bottes vernies. » (Salon de 1845)
Oui, pour Charles Baudelaire, le Romantisme de Victor Hugo est déjà mort en 1840, et l'écrivain redoute un retour au Classicisme dans les arts. Il en appelle alors ses artistes modèles - dont Rembrandt, Goya, Delacroix - à un nouveau romantisme "moderne", qu'il devrait refléter "intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l’infini" (Les Phares, Charles Baudelaire).
Aussi, Baudelaire va se tourner vers l'école sataniste, un mouvement romantique qui se saisit de la réalité par la dérision : les artistes de cette école, dont Daumier et Etienne Carjat, inspirent Baudelaire dans la rédaction de son étude De l'essence du rire (1855), et c'est finalement dans l'œuvre de Constantin Guys, dessinateur, aquarelliste et lithographe, que Baudelaire trouve "le peintre de la circonstance et de tout ce qu’elle suggère d’éternel".
Ainsi, dans les salles du Musée de la Vie Romantique, une centaine de peintures, sculptures et estampes évoquées par Baudelaire nous invite à confronter notre propre regard à la sensibilité artistique de l’auteur des Fleurs du mal et à comprendre comment s’est forgée la définition de « la beauté moderne », « d’ une conception double » exprimant l’éternel dans le transitoire ».
Infos pratiques :
L'Œil de Baudelaire au Musée de la Vie Romantique
Du 20 septembre 2016 au 29 janvier 2017
Lieu : Musée de la Vie Romantique
Horaires : 10h-17h30, fermé les lundis
Tarifs : 8€, 6€ tarif réduit, gratuit -18 ans, RSA et handicapés
Crédit photo : Etienne CARJAT (1828 -1906),, Baudelaire avec estampe, 1863.
© Bibliothèque nationale de France
Dates et Horaires
Du 20 septembre 2016 au 29 janvier 2017
Lieu
Musée de la Vie Romantique
16, rue Chaptal
75009 Paris 9
Accès
M°2 - Blanche
Tarifs
-18 ans, RSA, chômeurs : Gratuit
jeunes 18-25 ans : 6€
plein tarif : 8€